samedi 3 février 2024

 

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Déshonneur de l’intelligentsia française

vendredi 2 février 2024 par Francis Arzalier (ANC)


Au risque de nous faire encore taxer de vieux débris complotistes, voire de populistes antisémites, il faut se résoudre à le dire : il y a bien un déclin français, industriel et agricole, mais plus encore politique et sûrement moral. Sans partager la nostalgie des monarchies « filles aînées de l’Église » de nos Droites nationalistes dont la morgue passée et présente fait s’esclaffer le monde entier, nous revendiquons les héritages de la France d’autrefois, rationalistes et humanistes des Lumières, des combats antiracistes de l’Affaire Dreyfus aux collectes pour l’Espagne républicaine en 1937.

Et après-guerre encore, alors que la France officielle s’épuisait en aventures coloniales et en diatribes anti soviétiques, les grands intellectuels français incarnaient fièrement aux yeux du monde entier les luttes contre le colonialisme et l’impérialisme US, grâce à des artistes comme Gérard Philippe, des scientifiques comme Joliot-Curie, des philosophes et écrivains comme Aragon et Sartre. Comme le disait Jean Ferrat dans « Ma France », elle avait aussi aux yeux de l’univers le visage de « ses artistes-prophètes, qui n’en finissent pas de dire qu’il est temps que le malheur succombe ! ».

Où sont-ils aujourd’hui, en 2024 ?

On les a vus s’étaler dans les journaux de bon aloi bourgeois, Figaro et Libération, le Monde et même l’Humanité, pour faire des accusations contre Depardieu un drame national, les uns jouant sans preuves aux procureurs, et les autres excluant toute plainte, sans enquête, ni jugement. Comme s’il n’y avait plus d’autres sujets d’indignation, si l’état colonial d’Israël ne poursuivait son offensive militaire à Gaza et en Cisjordanie, avec un bilan pour l’instant (au 1er février) de 30 000 morts palestiniens…

Le Tribunal International de La Haye, sollicité par l’Afrique du Sud, a jugé l’action militaire en Palestine « susceptible d’aboutir à un génocide », ce qu’on pouvait estimer inattendu de magistrats qui ont fait preuve pour l’instant de bien des complaisances en faveur des Puissances Occidentales. Certes, cette décision n’est pas « exécutoire », mais, en d’autres temps, les condamnations de l’apartheid sud-africain avaient entraîné les sanctions de nombreux États, avec le soutien de nombreux peuples, y compris d’Occident.

En 2024, non seulement les États Unis continuent d’alimenter en armes l’armée d’Israël, mais ses fidèles de l’OTAN en font autant, y compris la France de Macron, Attal et Séjourné.
Mieux encore, sur l’affirmation israélienne, non prouvée, de la complicité de quelques-uns de ses employés avec les actes de guerre du Hamas, ces États, y compris le nôtre, cessent d’apporter leur soutien à l’UNWRA, qui gère les camps de réfugiés victimes des invasions coloniales successives, condamnant ainsi à la famine et à la mort les foules affolées de Gaza.
Entre deux discours sur les Droits de l’Homme qu’ils prétendent incarner…

Cette duplicité morale de nos bourgeoisies dirigeantes ne nous surprend pas, elle ne fait que confirmer leur schizophrénie en matière internationale.

Mais avez-vous entendu nos belles âmes et gros cerveaux des beaux quartiers, pétitionner et s’indigner devant les milliers de cadavres d’enfants éparpillés dans les ruines palestiniennes ?

Un peu plus au Sud, au Yémen, la guerre faisait rage depuis des années, organisée par les potentats pétroliers d’Arabie Saoudite, par le biais d’une armée d’invasion armée par les États Unis et par la France de Macron. A l’issue de déboires répétées, les envahisseurs Saoudiens ont dû cesser leur agression contre le peuple yéménite, et laisser le champ libre au mouvement de libération nationale yéménite, que nos médias disent Houthis, et affirment inféodés à leur voisin iranien.

Il s’agit en tout cas de véritables combattants anti-impérialistes, qui n’ont pas hésité à bloquer au large de leurs côtés des cargos se dirigeant vers Israël : une solidarité réelle avec la Palestine en flammes, quand les autres États Arabes du secteur (Jordanie, Égypte, Liban, etc…) se contentent de mots prudents, parfois complices. À la suite de quoi les navires de l’armée étatsunienne ont bombardé le Yémen, soutenus vigoureusement par la France de Macron, et quelques autres paladins Otaniens de la liberté commerciale.

Encore un foyer d’incendie qui peut nous entraîner à la Guerre mondiale…

Avez-vous entendu le moindre cri d’orfraie de nos professionnels français des droits de l’homme et des libertés individuelles devant cette marche à l’abîme ?

01/02/2024

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