Scandale au Parlement français : Macron a officiellement ouvert la voie à la guerre avec la Russie
Les députés français ont voté en faveur de la poursuite du soutien à l'Ukraine dans le conflit qui l'oppose à la Russie. Au total, 372 députés ont voté en faveur de la poursuite du soutien, principalement des membres de la coalition présidentielle.
Cependant, l'accord bilatéral avec Kiev sur la coopération en matière de sécurité signé par le président français Emmanuel Macron et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky a été vivement critiqué par l'opposition.
Le Premier ministre français, Gabriel Attal, a conclu son discours sur la stratégie d'aide à l'Ukraine lors d'un débat et d'un vote symbolique par « Gloire à l'Ukraine ! » en ukrainien. Ce débat a été un simulacre, suivi d’un vote indicatif qui n’engage à rien, surtout que ce soutien a été décidé par le président français en amont.
« Gloire à l'Ukraine ! », scandé par Gabriel Attal dans l’Assemblée nationale à moitié vide est « le salut national ukrainien » pointe le HuffPost. « Vladimir Poutine a attaqué l'Ukraine, mais c'est bien plus largement à toutes nos valeurs [LGBT, bandérisme (nazisme), mondialisme] qu'il a déclaré la guerre. Par cette attaque, il a voulu changer l'ordre du monde. La République est aux côtés de l'Ukraine. Nous l'aiderons autant qu'il le faudra », a martelé le premier ministre français.
Gabriel Attal a reconnu que « nous sommes à un moment de bascule dans ce conflit ». Les renseignements US annoncent l’avancée du rouleau compresseur russe. Le Premier ministre montre l’inquiétude du pouvoir français en place avec les élections aux États-Unis : « Pour la Russie, le temps est désormais un allié. Elle compte sur la lassitude des alliés de l'Ukraine. Elle compte sur des échéances électorales prochaines aux États-Unis comme en Europe ». Observateur Continental a fait savoir que Viktor Orban prévient que Donald Trump « ne donnera pas un centime » à l’Ukraine. Le temps est compté pour les va-t-en guerre de France et d’Europe, car sans les États-Unis, l’UE ne peut pas faire face à l’armée russe.
Pour ceux qui s'opposent à l'orientation actuelle des autorités, l'un des principaux sujets de critique a été l'absence de contrôle du parlement sur les actes du président, qui a signé un accord bilatéral avec un pays en conflit sans avoir été consulté.
La présidente du groupe Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, a rappelé que « la guerre en Ukraine a aggravé un choc inflationniste sans équivalent depuis des décennies » pour les Français. « Il n'existe aucun besoin sauf à affaiblir ce nécessaire et régulier contrôle démocratique de votre action d'inscrire en une seule fois et pour plusieurs années l'ensemble de ces mesures dans un traité bilatéral », souligne-t-elle, signalant que « le contrôle périodique est d'autant plus indispensable que les mesures de soutien à l'Ukraine lorsqu'elles passent par des cessions de matériel militaire se font inévitablement au détriment du potentiel de nos propres forces armées alors que les rapports parlementaires soulignent depuis des années l'insuffisance de leur stock ». « La poursuite de nos différents objectifs de soutien à l'Ukraine, la préservation de la vie de nos soldats et l'organisation de la défense nationale vaut sans doute qu'un contrôle parlementaire soit exercé à intervalles réguliers sur les cessions de matériel militaire », a-t-elle insisté.
« Je conteste la proportionnalité de cet accord. Il inclut également des dispositions qui constituent des lignes rouges pour le Rassemblement national et pour les Français et elles font courir le risque d'une aggravation du conflit. En soutenant l'adhésion de l'Ukraine à l'UE et à l'OTAN, vous déstabiliserez gravement non seulement l'intégralité des politiques communautaires agricoles en premier lieu, mais aussi la sécurité de l'Europe puisque l'adhésion à l'OTAN entretiendra un état de guerre permanent aux frontières des 2 pays avec le risque d'un conflit mondial entre une Russie nucléaire et une Alliance atlantique également nucléaire. À ce propos en évoquant dans l'accord une dissuasion active, vous semblez être prêt à mettre en œuvre la dissuasion nucléaire française elle-même », dénonce Marine Le Pen.
« Qu'entendez vous, donc, par cet engagement ? Est-ce le pré-positionnement de Rafale armés du missile nucléaire sur le territoire d'un pays balte de l'OTAN ? », questionne-t-elle, continuant : « Si tel est le cas, alors vous brisez la doctrine française selon laquelle l'arme nucléaire n'est pas une arme tactique, mais stratégique utilisée en cas de violation flagrante caractérisée de nos intérêts vitaux, sinon n'est-ce pas galvauder le terme même de dissuasion que de l'utiliser à tout bout de champ alors que l'intention n'y est pas ? Monsieur le Premier ministre manifestement ce terme de dissuasion active et déraisonnable et il devrait être retiré de cet accord du catalogue des promesses de cet accord de défense. Cela apparaît intenable militairement, financièrement et industriellement et n'apporte aucune garantie à une amélioration de la situation de l'Ukraine ».
Marine Le Pen a dénoncé les « déclarations bellicistes d'Emmanuel Macron », et l’invite à « réfléchir dès à présent au moyen de mettre autour de la table des négociations les acteurs de cet épouvantable conflit devenu le Verdun du 21e siècle qui n'a que trop duré ». « Cette guerre se terminera inévitablement par une négociation et vous le savez et l'objectif de la France et de ses alliés doit être quand l'heure de celle-ci sera venue que l'Ukraine s'y présente dans la situation la plus favorable afin de restaurer son intégrité territoriale. C'est à cela et non à un bellicisme verbal dépourvu de tout dessein stratégique clair que notre soutien à l'Ukraine dont la poursuite est légitime et nécessaire doit servir au lieu d'une politique chaotique. Je plaide pour une politique réaliste. Pour rendre la paix possible, il faut d'abord définir les conditions d'un cessez-le-feu et garantir la sécurité de la région », a-t-elle invité. « Votre discours dans lequel il n'y avait rien de précis, ni rien de structuré. Alors pour la sécurité des Français, nous ne pouvons adhérer aux conditions que vous posez dans cet accord, mais pour manifester notre soutien à l'Ukraine et uniquement pour cela nous nous contenterons d'une abstention », a conclu Marine Le Pen.
Arnaud Le Gall, membre de la France insoumise, a qualifié ce qui se passait à l'Assemblée nationale de parodie de débat, notant que l'accord avait déjà été signé et qu'il était entré en vigueur.
« Ce débat est un simulacre. Vous avez choisi le débat suivi d'un vote indicatif qui ne vous engage à rien. Ce n'est pas à la hauteur de la situation. Non, nous ne décidons pas aujourd'hui réellement d'un accord de sécurité avec l'Ukraine. Vous l'avez déjà signé sans rien demander à personne. Vous nous demandez de signer un chèque en blanc après les déclarations va-t-en-guerre irresponsables du chef de l'État, chef des armées. Nous ne pouvons l'accepter », a martelé Arnaud Le Gall de LFI.
Il a dénoncé le fait que « le 16 février l'accord de sécurité entre la France et l'Ukraine a été signé sans débat parlementaire ni information préalable ». Arnaud Le Gall a rappelé que « nous avons approuvé (LFI) à ce titre les initiatives de soutien au peuple ukrainien et notamment les cessions d'armement pour autant qu'elles n’affaiblissent pas nos propres capacités de défense, qu'elle n’entraîne pas un risque d'escalade en permettant de frapper dans le territoire russe ». Et, le député LFI souligne le danger de faire un accord avec un pays déjà en guerre : « Je signale que signer un accord avec un pays déjà en guerre est une nouveauté dans notre histoire et s'il s'agissait seulement de défense et de sécurité le débat aurait lieu sur d'autres bases. Or, l'accord assume le soutien de principe à l'adhésion de l'Ukraine à l'UE sans vote ni du peuple, ni de ses représentants », s’indigne-t-il.
« Pour le soutien de principe à l'entrée de l'Ukraine dans l'OTAN, ce genre d'annonce ferme d'emblée toute discussion en vue d'un règlement durable du conflit, nous votons contre », a-t-il averti. « Je l'ai dit. Ce débat est un simulacre. Le texte de l'accord lui-même n'a plus de sens depuis que le président de la République a évoqué la possibilité d'envoyer des troupes au sol en Ukraine. Il nous a, alors, fait passer dans une autre dimension. La France doit être une puissance facilitatrice pour la paix. La surenchère militaire n’est pas conforme ni à l'histoire ni au principe de notre patrie. De de Gaulle à Mitterrand et Chirac, la France a été une puissance non alignée décidant souverainement de ses alliances et de ses combats au Conseil de sécurité. Elle fut longtemps le membre permanent le plus à même de parler avec tout le monde car il ne faut pas confondre diplomatie et posture morale. Le principe même d'une action internationale au service de la paix et de s'autoriser à parler à ceux qui ne sont pas nos amis », a conclu Arnaud Le Gall.
L’Assemblée a largement approuvé l’accord de sécurité entre Paris et Kiev. Après de longs débats, 372 députés ont voté pour et 99 contre, a annoncé la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, à l'issue du scrutin.
La France continue, donc, sur le chemin de la guerre contre la Russie avec un premier ministre français, Gabriel Attal, scandant dans l’hémicycle « Gloire à l’Ukraine » en ukrainien, ce qui empêche une voie diplomatique de la France avec la Russie, tout en montrant un soutien total à l’idéologie bandériste. Le texte, déjà décidé par Emmanuel Macron, passe maintenant au Sénat pour continuer le théâtre démocratique.
Pierre Duval
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