La France dans le train de la mort du RN
Extraits de « Marine le Pen amène le pire », de Frédéric et Maxime Vivas, préface de Paul Ariès, éditions Golias, 249 pages, février 2014.
Lu dans une interview de Marine Le Pen : « Je ne me sens absolument et définitivement aucun point commun avec la collaboration avec l’Allemagne nazie, et je me permets de vous informer que le chef du réseau FFI du Morbihan vient de témoigner que J.-M. Le Pen, à seize ans, a cherché à entrer dans la Résistance, que ceci lui a été refusé en raison de son jeune âge et du fait qu’il était déjà orphelin de guerre ».
Selon Raymond Casas (ancien FFI), Le Pen aurait tenté d’intégrer les FFI en novembre 1944. Si cette tentative est avérée, on notera qu’elle intervient 5 mois après le débarquement de Normandie (6 juin 1944), 4 mois après la Libération de Vannes, chef lieu du Morbihan (6 août 1944), 3 mois après la Libération de Paris (fin août 1944).
Par contre,
sont indéniables les accointances des fondateurs et d’animateurs du FN
(parti légué à Marine le Pen qui l’a rebaptisé) avec du « beau linge »
tendance vert-de-gris. Florilège d’hier et d’aujourd’hui :
• Léon Gaultier, ancien lieutenant Waffen SS, a fondé la maison d’édition du FN (le SERP) avec Le Pen.
• Gilbert Gilles, ancien adjudant Waffen SS, ancien membre de l’OAS, a été chargé de mission au FN.
• Pierre Bousquet, ancien de la division SS Charlemagne, a été membre du bureau politique du FN.
• Victor Barthélemy, collaborateur, ancien de la Légion des
Volontaires Français contre le Bolchevisme (LVF), a été un des
fondateurs du FN.
• Paul Malaguti, membre du Parti
Populaire Français (collaborateur), condamné à mort par contumace à la
Libération, a été cadre du FN.
• Roland Gaucher,
de son vrai nom Roland Goguillot, collaborateur, condamné à cinq ans de
prison à la Libération, a été un des fondateurs du Front National.
• Steeve Briois, FN, est un ex de l’Œuvre Française (mouvement pétainiste).
• Laurent Brice, FN est lui aussi un ex de l’Œuvre Française.
• Alexandre Gabriac, ex-FN est membre de l’Œuvre Française.
• André Dufraisse, a été membre du PPF (Parti Populaire Français de
Jacques Doriot collaborationniste) et de la LVF (Légion des Volontaire
Français), engagé sous uniforme allemand, membre du bureau politique en
1972 et secrétaire de la fédération FN de Paris en 1983.
• François Brigneau est un ancien milicien, membre des RNP
(Rassemblement national populaire) de Marcel Déat (ministre du Travail
dans le gouvernement de Vichy), fondateur de Présent et éditorialiste à
National Hebdo (organe officiel du FN) (1).
•
Alain Jamet, 1er Vice-Président du Front National depuis 2011, membre du
Comité central 2013, était en 1965 « Délégué départemental du Comité
Tixier Vignancour ».
• Jean-Louis
Tixier-Vignancour (2), Secrétaire général du FN était, secrétaire
général adjoint à l’information du Gouvernement de Vichy de 1940 à 1941.
Il était le parrain de la première fille de Jean-Marie Le Pen,
Marie-Caroline (3). L’ancien animateur de sa campagne présidentielle
était Jean-Marie Le Pen.
Sur Nelson Mandela, en lutte contre la ségrégation raciale, emprisonné pendant 27 ans dans les prisons d’Afrique du Sud, relâché en 1990, Marine Le Pen ose lors de la Matinale de France Inter le 26 juin 2013, : « Il se trouve que Jean-Marie Le Pen a toujours condamné l’apartheid et que Nelson Mandela voulait rencontrer Jean-Marie Le Pen ». Oublie ? Lapsus ? Déni ? Grossière couverture familiale ? En 1990, dans l’émission l’Heure de Vérité, en réponse à une question sur la libération de Nelson Mandela, Jean-Marie Le Pen avait lâché : « Ça ne m’a pas ni ému, ni ravi, d’abord parce que j’ai toujours une espèce de méfiance à l’égard des terroristes quel que soit le niveau auquel ils se situent ».
Le FN, un parti d’extrême droite ?
En
octobre 2013, dans une interview à L’Express, Marine Le Pen récuse
l’appellation d’extrême-droite : « Incontestablement, nous sommes perçus
par nos propres électeurs comme un mouvement ni de droite, ni de gauche
et nous sommes, je crois, perçus par beaucoup de Français comme un
mouvement ni de droite, ni de gauche. C’est la raison pour laquelle je
contexte formellement cette étiquette d’extrême-droite (…). Si je suis
obligée de saisir les tribunaux pour le faire admettre à un certain
nombre d’agences ou de médias, je le ferai ». Notons qu’elle conteste
l’étiquette au prétexte de la « perception » supposée de ses électeurs
et non en raison de la nature de son mouvement. Notons également qu’elle
judiciarise les échanges démocratiques…
Un parti fasciste ?
Vous
avez le droit de faire remarquer que le logo du FN [et du RN] est une
flamme tricolore directement copié sur la flamme tricolore du MSI (le
Movimento sociale italiano) qui s’est proclamé fasciste dès sa
création, vous pouvez faire l’historique du FN qui a prospéré avec des
militants au bras tendu, avec une maison d’édition de disques de chants
nazis et des mots fameux de Jean-Marie Le Pen (Durafour crématoire,
chambres à gaz « détail de l’histoire »…), vous pouvez vous étonner
quand Marine Le Pen est l’invitée d’honneur d’un bal organisé à Vienne
par le FPÖ, organisation d’extrême-droite autrichienne dont le chef
n’hésitait pas à tresser des lauriers au Troisième Reich, vous pouvez
vous offusquer de l’y voir le 27 janvier 2012, jour de la commémoration
de l’holocauste et du 67ème anniversaire de la libération du camp
d’Auschwitz, vous pouvez observer que l’UNESCO, a retiré l’ensemble des
bals viennois de sa liste du patrimoine culturel de l’humanité, en
raison de la présence de ce bal sur la liste proposée, mais, vous
n’auriez pas le droit de dire que le FN est un parti fasciste ? Si, on
peut. La justice a tranché dans un procès qui opposa Marine le Pen à
Jean-Luc Mélenchon.
Le RN ou le train du malheur
Serge Ayoub, un militant d’extrême droite connu pour sa violence (il a pour surnom Batskin par allusion à son amour des battes de baseball), plusieurs fois condamné à de la prison, propriétaire d’un local, lieu de rencontre de la faschosphère (on y a vu Marine Le Pen) a déclaré le 6 avril 2011, pour saluer l’élection de Marine Le Pen à la présidence du FN : « Je suis particulièrement content que la locomotive qu’est le FN marche parce que les wagons suivront... ».
La locomotive RN fonce…comme dans la chanson : « Roule roule train du malheur dans la plaine assombrie, roule à toute vapeur d’un élan de folie... ».
C’est contre ces gens-là que je vais glisser dans l’urne un bulletin pour le Nouveau Front Populaire porteur ici et là de germes de trahisons, de coups fourrés, de complots, d’injustes procès internes, d’ambitions, de haines, de félonies et de désillusions. Tout fout l’camp, ma chère, à la table de Jésus, il n’y avait qu’un Judas.
Mais, disait le titre d’un livre de Lénine : « Que faire ? ». Peut-être considérer que le NFP réunit aussi des gens de coeur, d’intelligence, de fidélité, de dévouement. Et les aider.
Maxime VIVAS
Notes.
(1)
Organe du FN crée en 1984, ayant déposé le bilan en 2008, renaissant
sur le net. Roland Gaucher Directeur de National Hebdo, membre du bureau
politique FN, écrira en novembre 1989, dans un numéro hors
série : « Nous sommes à l’aube d’un formidable combat à l’échelle
planétaire entre l’Internationale juive et l’Internationale chrétienne,
catholique d’abord. Selon l’issue de ce combat, qui est le grand
affrontement religieux et politique de l’an 2000, selon l’issue de cette
bataille, ou bien le christianisme réussira à se maintenir face à la
fantastique force du monde juif. Ou bien, croyants et incroyants, nous
vivrons http://droites-extremes.blog.lemonde.fr/2011/12/15/le-front-national-n... la loi de la religion nouvelle : celle de la Shoah ». Droites-extremes.blog.Lemonde, 15 décembre 2011.
(2) Jean-Louis Tixier-Vignancour (1907-1989) sera nommé secrétaire général adjoint à l’Information de l’Etat Français du gouvernement de Vichy du 13 décembre 1940 au 25 janvier 1941. Puis il s’occupe des comités de propagande du Maréchal. Il est condamné à une peine d’inéligibilité de 10 ans, pour avoir voté les pleins pouvoirs à Pétain (4 décembre 1945). En 53-55, il fonde le « rassemblement national ». Jean-Marie Le Pen animera sa campagne présidentielle de 1965. Ce dernier est une des « chevilles ouvrières » de l’ancien secrétaire pétainiste. Assemblee-nationale.fr, cité par Eric W. Faridès, « Emilienne Mopty (1907-1943) une figure de résistance en pays minier ».
(3) Candidate du Rassemblement National aux législatives 2024 dans la quatrième circonscription de la Sarthe .
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