mercredi 15 avril 2020


Macron décide tout seul sous la pression du capital. Soyons lucides et combatifs !

Publié le par Front de Gauche Pierre Bénite

Macron décide tout seul sous la pression du capital. Soyons lucides et combatifs !
Le lendemain d'un sondage du JDD révélant qu'une très large majorité de Français ne faisaient pas confiance dans le gouvernement pour juguler la crise, E. Macron a du faire profil bas, mettre en sourdine son langage de chef de guerre et faire preuve d'empathie qui est pourtant un exercice difficile chez lui.
Après avoir passé "la brosse à reluire", une seule chose nouvelle est annoncée, sa décision de prolonger le confinement jusqu'au 11 mai, date à la quelle les écoles reprendront alors que quelques heures avant le bruit circulait que la scolarité ne reprendrait qu'après les vacances d'été !
Dans le reste de son intervention, il n'y a rien à part des phrases ronflantes, sans rien de précis et de concret. Pour faire bonne mesure, il n’a pas hésité à faire référence à des moments historiques, la révolution française et les « jours heureux » un clin d’œil au programme du conseil national de la résistance qu'il trouvait archaïque, il y a quelques semaines encore, pour justifier sa contre-réforme des retraites rejetée par les Français.
Notons que face à la colère des soignants et de nombreux citoyens, Macron tente de dédouaner sa politique de santé en trouvant normal que la France comme d'autres pays, doive faire face à la pénurie de masques et autres matériels car, selon lui, personne ne pouvait prévoir une telle épidémie. Pourtant le contraire a été démontré comme l'ont rappelé les députés communistes. Ainsi Macron cherche à nier la responsabilité du néolibéralisme dans l’insuffisance criante de notre système de santé.
Une telle affirmation est scandaleuse, tout comme il est scandaleux d'envisager un début de dé-confinement le 11 mai sans annoncer la généralisation des tests ni la fourniture de masques à toute la population pour la protéger et créer les conditions d'un non-rebond de l'épidémie.
Son affirmation du 11 mai est surprenante car de nombreux médecins et en particulier de l’INSERM préconisaient un dé-confinement fin mai, afin de se préparer, d'intensifier les mesures de protection nécessaires pour éviter une seconde vague. Il apparait que la pression du capital et du Medef qui veut faire tourner la machine à profits le plus vite possible ait été plus forte que celle des scientifiques. En ce sens la réouverture des établissements scolaires vise avant tout à libérer les parents pour les renvoyer au travail.
Ensuite, annoncer des tests seulement pour les gens ayant des symptômes, est irresponsable. Pourquoi ne pas tester toute la population alors qu’on sait qu’il y a des porteurs asymptomatiques et les médecins dans leur majorité disent que tester la population est le seul moyen de s’organiser pour juguler cette épidémie et assurer un dé-confinement sécurisé. Les exemples de la Corée mais aussi de l’Allemagne en attestent.
Enfin Emmanuel Macron est revenu longuement sur "le jour d'après" avec quelques engagements flous du style « on ne fera plus comme avant » assortis d'un appel à la concorde nationale contre les idéologies. En somme on ne change pas de logique économique et sociale, la lutte contre l'épidémie a fait la démonstration, selon lui, que notre peuple a la capacité de relever le défi à venir, précisé par le président du Medef dans son intervention publique 72 heures avant, qui fait l'objet d'une vif rejet des syndicats de notre pays.
Est-ce pour cela que Macron s’est bien gardé de revenir sur la crise économiques et financière ? Il sait très bien que le programme préparé aux Français sera de leur faire verser "du sang et des larmes" pour redresser les profits, comme le prévoit par ailleurs la loi adoptée début mars complétée par des décrets qui pousse le temps de travail jusqu'à 60 heures par semaine, remet en cause les congés payés et autres acquis sociaux.
Pour rassurer, Macron aurait pu annoncer l'abrogation de cette loi dès le 11 mai, comme l'abandon définitif de ses reformes sur les retraites et l'assurance chômage. Il n'a rien dit et il sait pourquoi !
Il a par ailleurs souligné le besoin d'une maîtrise nationale dans le domaine de l’industrie, du médical et de l’agriculture, au nom de notre indépendance, mais sans annoncer les 10 milliards dont a tant besoin l’hôpital public mais pour aussitôt nous parler de planification au niveau européen avec l'idée de pousser les feux du fédéralisme.
Finalement, E Macron s’est contenté de repousser les échéances sans présenter un vrai début de plan de sortie de la double crise actuelle sanitaire et économique.
Ce n’est pas au peuple français de payer la note. Il a assez souffert depuis 3 ans et il souffre encore terriblement maintenant !
Il faut assurer concrètement la totale sécurité des salariés qui travaillent et de ceux qui vont y retourner. Au plan économique et social il ne doit y avoir aucun licenciement, aucune perte de pouvoir d'achat, aucun dividende ne doit être versé en 2020.
Des mesures fiscales urgentes doivent être prises : le rétablissement de l’ISF, la suppression de la Flat Tax sur les revenus financiers, un moratoire sur la réduction du taux de l’IS. L’argent des banques, celui des assurances et des grands groupes doit être mobilisé pour participer à la solidarité nationale et pour financer une relance réelle de l’économie : entreprises, agriculture, services publics avec un effort immédiat de 10 Milliards d’euros pour l’hôpital.
Les communistes doivent monter le ton ! Ils doivent faire connaître haut et fort leurs exigences pour une issue humaine, efficace et durable à la situation sanitaire.
Ils ont la responsabilité d’avancer une alternative de contenu radical et réaliste pour résister à la crise financière et économique qui s’abat et avec l’objectif d’engager au plus vite un dépassement réussi du capitalisme afin de mettre fin aux catastrophes humaines et environnementales qu’il ne cesse d’engendrer.
Enfin il est insupportable de voir Macron décider tout seul et donner les ordres au gouvernement, sans débat parlementaires et sans consultation et avis des syndicats et des professionnel de la santé. C'est un renforcement d'un présidentialisme autoritaire qui efface les corps intermédiaires et les institutions de la République. C'est pourquoi, il faut exiger le respect absolu des parlementaires qui doivent être mis en capacité de décider et pour se faire doivent s'entourer de l'avis des citoyens et de leurs représentants.
Ainsi nous demandons de faire vivre la démocratie sanitaire dans les territoires avec des commissions départementales et régionales associant élus, professionnels de santé, représentants syndicaux, d’associations et d’organismes de prévention pour évaluer les besoins, suivre la mise en œuvre des mesures ci-dessus et assurer une prise de décision collective face aux enjeux de santé publique actuels et à venir, notamment en mobilisant tous les moyens financiers nécessaires (cotisations et fiscalité des entreprises et des revenus financiers, trésoreries des grands groupes, banques, assurances, liquidités de la BCE).
C'est tout le sens de la pétition nationale que je vous appelle à signer massivement : https://www.change.org/p/emmanuel-macron-des-milliards-pour-l-h%C3%B4pital-pas-pour-le-capital-covid-19-france-et-hopitalpascapital
Jean Chambon

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