Macron décide tout seul sous la pression du capital. Soyons lucides et combatifs !
Le
lendemain d'un sondage du JDD révélant qu'une très large majorité de
Français ne faisaient pas confiance dans le gouvernement pour juguler la
crise, E. Macron a du faire profil bas, mettre en sourdine son langage
de chef de guerre et faire preuve d'empathie qui est pourtant un
exercice difficile chez lui.
Après avoir
passé "la brosse à reluire", une seule chose nouvelle est annoncée, sa
décision de prolonger le confinement jusqu'au 11 mai, date à la
quelle les écoles reprendront alors que quelques heures avant le bruit
circulait que la scolarité ne reprendrait qu'après les vacances d'été !
Dans le
reste de son intervention, il n'y a rien à part des phrases ronflantes,
sans rien de précis et de concret. Pour faire bonne mesure, il n’a pas
hésité à faire référence à des moments historiques, la révolution
française et les « jours heureux » un clin d’œil au programme du conseil
national de la résistance qu'il trouvait archaïque, il y a quelques
semaines encore, pour justifier sa contre-réforme des retraites rejetée
par les Français.
Notons que
face à la colère des soignants et de nombreux citoyens, Macron tente de
dédouaner sa politique de santé en trouvant normal que la France comme
d'autres pays, doive faire face à la pénurie de masques et autres
matériels car, selon lui, personne ne pouvait prévoir une telle
épidémie. Pourtant le contraire a été démontré comme l'ont rappelé les
députés communistes. Ainsi Macron cherche à nier la responsabilité du
néolibéralisme dans l’insuffisance criante de notre système de santé.
Une
telle affirmation est scandaleuse, tout comme il est scandaleux
d'envisager un début de dé-confinement le 11 mai sans annoncer la
généralisation des tests ni la fourniture de masques à toute la
population pour la protéger et créer les conditions d'un non-rebond de
l'épidémie.
Son
affirmation du 11 mai est surprenante car de nombreux médecins et en
particulier de l’INSERM préconisaient un dé-confinement fin mai, afin de
se préparer, d'intensifier les mesures de protection nécessaires pour
éviter une seconde vague. Il apparait que la pression du capital et du
Medef qui veut faire tourner la machine à profits le plus vite possible
ait été plus forte que celle des scientifiques. En ce sens la
réouverture des établissements scolaires vise avant tout à libérer les
parents pour les renvoyer au travail.
Ensuite, annoncer des tests seulement pour les gens ayant des symptômes, est irresponsable. Pourquoi
ne pas tester toute la population alors qu’on sait qu’il y a des
porteurs asymptomatiques et les médecins dans leur majorité disent que
tester la population est le seul moyen de s’organiser pour juguler cette
épidémie et assurer un dé-confinement sécurisé. Les exemples de la
Corée mais aussi de l’Allemagne en attestent.
Enfin
Emmanuel Macron est revenu longuement sur "le jour d'après" avec
quelques engagements flous du style « on ne fera plus comme avant »
assortis d'un appel à la concorde nationale contre les idéologies. En
somme on ne change pas de logique économique et sociale, la lutte contre
l'épidémie a fait la démonstration, selon lui, que notre peuple a la
capacité de relever le défi à venir, précisé par le président du Medef
dans son intervention publique 72 heures avant, qui fait l'objet d'une
vif rejet des syndicats de notre pays.
Est-ce pour
cela que Macron s’est bien gardé de revenir sur la crise économiques et
financière ? Il sait très bien que le programme préparé aux Français
sera de leur faire verser "du sang et des larmes" pour redresser les
profits, comme le prévoit par ailleurs la loi adoptée début mars
complétée par des décrets qui pousse le temps de travail jusqu'à 60
heures par semaine, remet en cause les congés payés et autres acquis
sociaux.
Pour
rassurer, Macron aurait pu annoncer l'abrogation de cette loi dès le 11
mai, comme l'abandon définitif de ses reformes sur les retraites et
l'assurance chômage. Il n'a rien dit et il sait pourquoi !
Il a par
ailleurs souligné le besoin d'une maîtrise nationale dans le domaine de
l’industrie, du médical et de l’agriculture, au nom de notre
indépendance, mais sans annoncer les 10 milliards dont a tant besoin
l’hôpital public mais pour aussitôt nous parler de planification au
niveau européen avec l'idée de pousser les feux du fédéralisme.
Finalement,
E Macron s’est contenté de repousser les échéances sans présenter un
vrai début de plan de sortie de la double crise actuelle sanitaire et
économique.
Ce
n’est pas au peuple français de payer la note. Il a assez souffert
depuis 3 ans et il souffre encore terriblement maintenant !
Il faut
assurer concrètement la totale sécurité des salariés qui travaillent et
de ceux qui vont y retourner. Au plan économique et social il ne doit y
avoir aucun licenciement, aucune perte de pouvoir d'achat, aucun
dividende ne doit être versé en 2020.
Des mesures
fiscales urgentes doivent être prises : le rétablissement de l’ISF, la
suppression de la Flat Tax sur les revenus financiers, un moratoire sur
la réduction du taux de l’IS. L’argent des banques, celui des assurances
et des grands groupes doit être mobilisé pour participer à la
solidarité nationale et pour financer une relance réelle de
l’économie : entreprises, agriculture, services publics avec un effort
immédiat de 10 Milliards d’euros pour l’hôpital.
Les communistes
doivent monter le ton ! Ils doivent faire connaître haut et fort leurs
exigences pour une issue humaine, efficace et durable à la situation
sanitaire.
Ils ont la
responsabilité d’avancer une alternative de contenu radical et
réaliste pour résister à la crise financière et économique qui s’abat et
avec l’objectif d’engager au plus vite un dépassement réussi du
capitalisme afin de mettre fin aux catastrophes humaines et
environnementales qu’il ne cesse d’engendrer.
Enfin il
est insupportable de voir Macron décider tout seul et donner les ordres
au gouvernement, sans débat parlementaires et sans consultation et avis
des syndicats et des professionnel de la santé. C'est un renforcement
d'un présidentialisme autoritaire qui efface les corps intermédiaires et
les institutions de la République. C'est pourquoi, il faut exiger le
respect absolu des parlementaires qui doivent être mis en capacité de
décider et pour se faire doivent s'entourer de l'avis des citoyens et de
leurs représentants.
Ainsi nous demandons de faire vivre la démocratie sanitaire dans les territoires
avec des commissions départementales et régionales associant élus,
professionnels de santé, représentants syndicaux, d’associations et
d’organismes de prévention pour évaluer les besoins, suivre la mise en
œuvre des mesures ci-dessus et assurer une prise de décision collective
face aux enjeux de santé publique actuels et à venir, notamment en
mobilisant tous les moyens financiers nécessaires (cotisations et
fiscalité des entreprises et des revenus financiers, trésoreries des
grands groupes, banques, assurances, liquidités de la BCE).
C'est tout le sens de la pétition nationale que je vous appelle à signer massivement : https://www.change.org/p/emmanuel-macron-des-milliards-pour-l-h%C3%B4pital-pas-pour-le-capital-covid-19-france-et-hopitalpascapital
Jean Chambon
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