Les immigrés à la campagne et le président de la République à la manœuvre
L’annonce d’un projet de loi organisant l’installation des immigrés à la campagne illustre l’une des techniques de pratique du pouvoir utilisées par le président de la République.
L’objectif des idéologues qui ont mis la main sur les rouages des Etats du continent européen, est de remplacer les Etats traditionnels (avec leur population, leur territoire, leur gouvernement) par des territoires sur lesquels cohabitent des communautés diverses gérées, non plus par des gouvernements au sens ancien, mais par des individus ayant la vérité incarnée et un magot à défendre. Territoires sur lesquels les affaires se font librement et échappent au contrôle direct ou indirect des « peuples ».
Quand le président de la République annonce que lui et la classe politique à son service, mettront en place un système d’accueil de gens venus de l’étranger, il escamote le fait qu’il ne fait que mettre en oeuvre une politique déjà arrêtée, fondée notamment sur une idéologie sociétale de nouveau peuplement de l’espace, et d’apport de stocks de bras pouvant servir de main d’œuvre à bon marché.
Et lorsque les parlementaires, les associations caritatives auront admis qu’il faut (ou qu’on peut) accueillir des gens venus de partout, de la manière envisagée, et que les citoyens non concernés s’en seront moqués, l’ensemble des citoyens aura été mis devant le fait accompli : - de la fin du contrôle de l’immigration, - de la transformation de la structure de la population, et pour partie, - de la fin de l’Etat tel qu’on l’entendait jusque là… Et même, à y regarder de près - de la notion de peuple ( avec son histoire et sa culture).
La technique de manipulation de la population qui vient de tout évidence d’être utilisée, est aussi simple qu’astucieuse : Dans le cadre de la mise en place progressive de la nouvelle société, on invite les parlementaires et les citoyens à discuter sur des mesures techniques, en camouflant l’objectif réel. Et quand les citoyens auront été obligés -ou auront pris l’habitude- de se plier un certain temps à ces mesures, il suffira d’en prendre quelques autres du même genre… et l’objectif sera atteint (1).
Certains se posent une question :
Pourquoi le président de la République est-il (ou se sent-il) obligé de ruser ainsi, alors d’une part, - que cette nouvelle société (2) est clairement organisée et préparée par le texte de divers traités européens, et que d’autre part - la constitution consent explicitement depuis 1992 au transfert de compétences des institutions démocratiques françaises aux profit d’organismes hors de portée et de contrôle des citoyens ?
Il est possible que la réponse soit la suivante :
C’est probablement parce que les Français se sont contentés (et continuent à le faire) de pratiquer la loi du moindre effort (habituellement exploitée comme on le sait par les menteurs et les manipulateurs).
Et ont cru en 1992 à ce que leur disaient F. Mitterrand, J.-L. Mélenchon et autres, sans lire par eux mêmes le texte de ces traités (malgré les avertissements de certaines personnalités comme Ph. Seguin, qui avaient, eux, lu le texte de Maastricht). Pas plus qu’ils n’ont lu le traité de Lisbonne qui leur a été imposé par la classe politique suivant N. Sarkozy dans cet incroyable mépris du vote populaire (rejet de la constitution européenne poursuivant la mise en place du modèle de société porté par divers idéologues), jouant en quelque sorte dans cette affaire, le rôle du « Rattenfänger von Hameln » (de « l’attrapeur » de rats) des frères Grimm.
Si les présidents de la République avaient exposé clairement aux Français l’objectif de ces textes, ou si ces derniers les avaient lus, il est probable que les Français auraient crié « au fou ».
S’ils faisaient… un jour l’effort auquel ils n’ont toujours pas consenti, il est probable que les Français enverraient aux orties le projet de société qui se met en place (3). Et, par la même occasion, les politiciens qui y prêtent la main.
Marcel-M. MONIN
m. de conf. hon. des universités
(1) Le même président de la République, vient d’annoncer que les enseignants (appartenant à des corps de fonctionnaires) pourront gagner plus, s’il acceptent des tâches supplémentaires (non prévues dans les obligations statutaires). Ils seront donc dans une sorte de situation contractuelle pour ces activités supplémentaires. Situation qu’il suffira d’amender et de perfectionner pour que les enseignants puissent être recrutés librement par les établissements (idée dans les cartons assortie évidemment d’un argumentaire ad hoc), lesquels soumettront l’embauche à des conditions identiques à celle du commerce ou de l’industrie. Mais évidemment, l’objectif (transformer l’enseignement -public- en activité marchande) est occulté.
On peut multiplier les exemples : les universités ont été rendues propriétaires de leurs locaux, se sont fait déléguer la gestion de la masse salariale ; l’accès à l’université a été petit à petit transformé (avec un pas supplémentaire avec l’astucieuse procédure « parcours sup ») ; les montants des droits d’inscription sont de plus en plus laissés à la discrétion des établissements.
Quant aux hôpitaux, les citoyens ont (peut-être) fini par comprendre la raison pour laquelle on continuait à réduire le nombre de lits quelle que soit par ailleurs la situation sanitaire : la santé étant un service marchand pour les idéologues il faut préparer la substitution d’une activité marchande à celle d’un service public.
La masse financière des retraites ou celle de l’assurance maladie devant être à terme gérées par les banques ou les compagnies d’assurances privées, on les « réforme » dans cette perspective.
Le corps des ambassadeurs et celui des préfets ont été supprimés, ainsi que l’ENA, puisque sur le territoire européen, un (ancien) national doit pouvoir occuper toute activité (y compris des fonctions régaliennes) sur le territoire d’un (ancien) autre Etat…
(2) dirigée par une « élite » financiéro - administrative selon ses intérêts, et gérant des populations amorphes. Un peu comme du temps de la féodalité.
Avec aux commandes, des individus de l’obédience acceptant de faire la besogne en utilisant les institutions « officielles », dans lesquelles ils ont fait en sorte, pour des raisons qu’il est facile d’identifier et de comprendre, de pouvoir être installés.
(3) il est intéressant de relever que les tenants de la nouvelle société qualifient de « nostalgiques du passé » ou de « passéistes » ceux qui ne font que refuser de se faire imposer (insidieusement) une idéologie nouvelle, un système politique abracadabrant et un cadre de vie futur dont ils ne veulent pas et qu’ils n’ont pas accepté.
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