samedi 22 avril 2023

 


Pour « remplacer du jour au lendemain les professeurs » Macron propose n’importe quoi ! La mystification révélée ici

par Alain Alain (son site)
samedi 22 avril 2023

N’importe quoi ! Qu’est-ce qui m’autorise à asséner un tel jugement ? 30 ans professeur de mathématiques puis 11 ans de direction.

Allocution lundi 17 avril, Emmanuel Macron : dès le mois de septembre « les parents qui verront le remplacement systématique des enseignants absents. »

Macron, notre grand timonier, notre père la nation, notre guide spirituel et si la place n’était pas déjà prise, Dieu, a ordonné : "Je veux qu'on puisse remplacer du jour au lendemain les professeurs dans les classes des élèves."
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Les hauts fonctionnaires visés par cette injonction y ont mis toute leur compétence et peut-être même tout leur cœur. Enfin au petit jour de ce vendredi 21 avril sur France Inter dans l’émission le 7-9, notre ministre de l’éducation nationale est venu révéler le génial plan concocté.
Écoutons-le.

- « Par exemple, il y a un professeur de mathématiques absent. Cela fait un trou dans la matinée d’une cinquième. La direction recherche un enseignant volontaire disponible à cette heure-là. Il trouve par exemple un professeur d’anglais. Celui-ci remplacera le professeur absent pour ce cours. »

- Le journaliste : « mais ce ne sera pas forcément un professeur de mathématiques alors ? »

- Le ministre : « Non, il s’agit de boucher un trou. Les élèves feront de l’anglais. »

- Le journaliste : « Mais quand rattraperont-ils les heures de mathématiques perdues, alors ? »

- Le ministre : « Quand le professeur d’anglais sera absent. »

Ceci n’est pas le verbatim mais cette citation respecte scrupuleusement le sens de ce qui a été dit.

Précision donnée par le ministre mais à vérifier : l’heure de remplacement est payée 45 euros. Au passage il a déclaré que le dispositif serait en partie financé grâce à la réforme des retraites. Rappelons que celle-ci sera surtout payée par les salaires petits à moyens.
Voici un ministre qui ne survivra pas au prochain remaniement.

Dans la réalité voilà ce qui va se passer.
Un professeur absent c’est à minima 18 heures à remplacer dans la semaine, souvent plus, 19, 20…
Un lundi matin le professeur de mathématiques habituel d’une cinquième est absent.
Un professeur d’anglais, par exemple, qui a un trou dans son emploi du temps de 9 heures à 10 heures vient prendre, sur ce créneau, la classe du professeur absent même s’il ne connait pas les élèves.
Il les garde en les occupant un peu ne sachant pas où ils en sont dans le programme ni comment pratique le professeur d’anglais habituel de la classe. Le trou est bouché ce qui apparait à notre président comme une bonne chose contrairement à ce qui arrive parfois avec des WC.

De 10 heures à 11 heures ce sera le tour d’un professeur d’histoire, si l’un d’eux se trouvait fort à propos disponible. Peut-être la chance voudra que celui-ci soit un professeur habituel de la classe : il pourra avancer dans sa progression. Super.
Ainsi de suite tant que le hasard et le besoin d’argent procureront un professeur disponible. Pourtant, il restera toujours des trous.

Dans certaines circonstances il apparaitra même des trous nouveaux.
Jusqu’à présent, quand un professeur était absent il y avait la possibilité de libérer les élèves dument autorisés par leurs parents à sortir en fin de demi-journée.
Un professeur est absent 2 heures dans une même classe de 15 heures à 17 heures.
Que va-t-il se passer s’il ne peut être suppléé par un collègue que de 16 heurs à 17 heures ?
La classe devra être prise en charge dans l’établissement de 15 heures à 16 heures. Un trou aura été créé.

Ce qui vient d’être décrit est le cas le plus praticable : un trou d’une heure, une classe entière, un professeur disponible.
Or contrairement à ce qui est souvent colporté, les établissements, particulièrement ceux qui s’occupent d’élèves socialement désavantagés, mettent en place d’innombrables projets, innovations pédagogiques qui complexifient l’organisation des journées scolaires.

Des exemples.
Dans un collège, pour la mise en place d’un projet remarquablement efficace, les cours de sciences physique, SVT et technologie d’un même niveau étaient répartis en trois groupes sur deux classes avec rotation des professeurs par tranche d’horaire.
Pas facile à comprendre. D’ailleurs la première fois j’ai eu du mal à saisir la demande moi-même. Et je le répète pour tout le niveau, pas seulement pour 2 classes.

Dans un autre collège, niveau troisième, il y avait tellement d’activités et de groupes mis en place pour certaines classes que je n’avais pas assez de créneaux dans la semaine pour les caser toutes. J’ai dû en placer après la cantine dans la pause médiane en offrant le repas aux élèves qui le voulaient et quelques-unes après la dernière heure de cours de l’après-midi.

Comment voulez-vous boucher ce genre de trous en cherchant un professeur disponible qui en plus n’est pas partie prenante dans les projets menés ?
Comment remplacer les professeurs qui enseignent sur plusieurs heures en EPS, en ateliers en Lycée, Lycée technique, Lycée pro, Lycée hôtelier, par exemple ?

Il y a des trous dans les emplois du temps des professeurs et parfois abusifs : dans un lycée un professeur venait de loin pour assurer des cours de 8 heures à 10 heures puis de 16 heures à 18 heures, le même jour. Lui pouvait faire 4 heures de bouchage de trous. Cependant, si les emplois du temps ont bien été conçus, chacun bénéficie de demi-journées et quelques-uns seulement supportent quelques heures de trous au maximum.
Comment trouver les professeurs disponibles nécessaires ? Surtout quand il y a plusieurs collègues absents.

Chers collègues enseignants, finie la formation pédagogique en dehors des vacances scolaires. En dehors des vacances scolaires ça crée des trous à boucher. Les grosses séries de correction, les préparations à renouveler faites auparavant pendant ces vacances, vous n’aurez qu’à les faire la nuit. Ou quand vous boucherez un trou avec des élèves que vous ne connaissez pas.
Chers collègues enseignants, vos instances dirigeantes ne vont-elles pas inciter les directions d’établissement à glisser quelques trous dans vos emplois du temps pour fournir les besoins.
Sinon le dispositif ne suffira pas, même en vous faisant intervenir sur votre temps libre.
C’est le travailler plus pour gagner plus.

Dans l’émission citée au début de la chronique, le journaliste a rappelé qu’en 1980 un enseignant débutait à 2 fois le SMIC avec une licence et aujourd’hui 1,3 fois le SMIC avec un master. Il a ajouté que l’année passée 4 000 postes au concours n’avaient pas été pourvus.

Tous les professeurs remplacés ?
Dès le lendemain ?
Macron a décrété.
Tant pis si on met n’importe quoi en place. Tant pis si ça consomme des crédits importants pour rien.
Macron omnipotent, omniscient a décrété.
La retraite à point surtout pas avec départ à 64 ans.
Finalement celle-là avec départ à 64 ans.
Fermer les réacteurs nucléaires.
Finalement ne pas fermer les réacteurs nucléaires mais en faire de nouveaux.
Le grand débat formidable.
Finalement le grand débat pas besoin.
La convention citoyenne pour le climat tout à prendre.
Finalement la convention citoyenne pour le climat pas assez sérieux.
Moins de chômage. Fort Macron.
Plus d’allocataires radiés, moins de bénéficiaires car plus assez travailler longtemps, beaucoup d’autoentrepreneurs et d’apprentis donc pas chômeurs.
Pas vexer la Russie.
Pas vexer la Chine.
Le 49.3.
À 3 heures du matin promulguer la loi.
Macron même pas peur.

À consulter sur les professeurs.
Flemmards de profs, va falloir enfin travailler vraiment si vous voulez gagner plus. Sauf que…

Sur les enseignants. Il leur sera beaucoup pardonné parce qu’ils ne savent pas de quoi ils parlent !

Note de Pedrito

Le commis des banques, attaché à Bruxelles d'où il reçoit ses ordres des gouvernements de la droite européenne, elle même dépendant étroitement des directives "libérales" ultra capitalistes US, le méprisant des Français TROUDUC Premier, grand timonier et monarque tout puissant qui décide seul comme un grand prestidigitateur de la politique - catastrophique -  à mener en FRANCE pour casser les services publics afin que notre pays se retrouve très vite colonie américaine,  en a peine fini avec la "réforme des retraites" qu'il se lance déjà sur un nouveau chantier.

Il n'oublie qu'une chose: c'est que le combat contre le sabotage de notre système social des retraites et de toutes les conquêtes de la Libération qu'il est urgent de défendre sans faiblir n'est pas près de finir.

Ce n'est pas son arrogance inqualifiable et son mépris des Français qui nous feront plier bagages: la rue n'est pas prête à reculer devant un petit dictateur qui ne reconnait que le pouvoir des cartels des banques qui nous l'ont imposé avec la complicité d'un traitre de la gauche caviar: le socialiste Hollande.

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