Le candidat papier glacé devenu épouvantail élyséen
En revenant sur les articles publiés notamment dans Paris Match, L'Express, VSD, Voici ou d’autres journaux people sur le couple Emmanuel Macron/ Brigitte Trogneux, Macron était un « candidat papier glacé ». Il se voulait Jupiter puis Vulcain. Il avait le choix entre « être un héros ou un épouvantail ». Il est resté l’épouvantail de la Comédie du langage, qu’il a joué à 15 ans. Le papier glacé a été remplacé par la paille. Il est un président de paille. De la suppression de l’impôt de solidarité sur la fortune à la « flat tax » sur les revenus des capitaux, de la baisse de l’impôt sur les sociétés à la loi Travail qui facilite les licenciements, il n’a pas volé son titre de président des riches.
Macron était un « candidat papier glacé », celui des « Unes » et des articles publiés notamment dans Paris Match, Voici, VSD, l’Express ou d’autres journaux people sur le couple Emmanuel Macron/ Brigitte Trogneux. Ce « candidat papier glacé » avait répondu qu’il n’était pas le rédacteur des journaux et qu’on le sollicitait parce qu’il faisait vendre. Il a ajouté qu’il survivrait si demain cette presse se détournait de lui. Cependant, il n’a jamais refusé de se mettre en scène, dans la presse people, au bras de sa compagne. On le voyait sur une plage avec sa femme dans la Une de Paris Match dont la spécialité est d’alimenter le storytelling des hommes politiques quand ce n’est pas celui des têtes couronnées.
Renault Tarlet, auteur-compositeur-interprète, faisait, sur Facebook, un portrait satirique du « chevalier venu d’une autre planète » (tel que le décrivait son épouse Brigitte dans un entretien donné à Paris-Match). L’Internaute a décelé chez le ministre de l’Économie, Emmanuel Macron, un prototype fabriqué dans les laboratoires du Medef. Voici ce qu’il nous dit de la fiche de présentation de Lobotomax 2000 : « Les laboratoires du MEDEF ont la joie et la fierté de vous présenter leur dernière création : le robot Lobotomax 2000. Lobotomax 2000 est muni d'un algorithme qui lui permet de créer en quelques millièmes de secondes des kilomètres de logorrhée néolibérale, avec une capacité de vacuité et de crétinisme auto-satisfait jamais atteinte par aucun humain ni aucune machine jusqu'alors. Posé au milieu d'une foire à la saucisse ou de la rédaction du magazine Challenges, Lobotomax 2000 peut produire en quelques fractions de secondes des phrases de haute volée telles que " Aller de l'avant vers un projet multiple, c'est l'état d'esprit positif nécessaire à un agir pluriel". Les performances de Lobotomax 2000 sont stupéfiantes. Il peut produire en un souffle autant de néant que toute la rédaction du Nouvel Obs en toute une semaine. Il est, de plus, pourvu d'un module qui lui offre un sens de l'humour à peu près équivalent à celui d'une tronçonneuse à essence, indispensable pour lui permettre de déclarer qu'il ne "fait pas partie de cette caste politique" sans éclater de rire. Votez Lobotomax 2000, car quand notre pays est au bord du précipice, il est temps d'aller de l'avant (proverbe lemming) ».
Macron serait donc un prototype de robocoopératif made in Medef. Il a été programmé « ni droite, ni gauche ». Il aurait été conçu avec un système qui traduit en langage moderne l’Ancien régime , avec des bugs parfois. Le logiciel a été changé après les élections de 2017. La dernière version « Lobotomax 2022 » est la plus perfectionnée mais pire que la première. Les laboratoires du Medef ont travaillé sur de nouveaux algorithmes « ni de droite ni d’extrême droite mais surtout pas de gauche ».
Avec le Macron robot communiquant, il y a toujours des journalistes au bon endroit et même au fin fond du Doubs où a été médiatisée sa halte récente dans un petit bar-tabac au cœur du village de Roulans. Coup de communication ? Envie soudaine d’un petit café ? Souhait de rencontrer des Français dans leur quotidien ? L’opportunisme du Lobotomax 2022 est le plus souvent retenu. Certains remarquent qu’il n’y avait pas grand monde dans le bar-tabac, sous-entendant que la visite n’était pas tant une surprise que ça. Macron essaie de produire des images populistes de lui mais la mise en scène est trop décelable car les mesures de sécurité sont draconiennes par peur d’un incident. Il faut dire que notre Jupiter élyséen a reçu plusieurs gifles pas toutes médiatisées. Macron n’en est pas à une première gifle mais la dernière, bien que filmée, n’a pas été diffusée par la presse macronisée. C’est l’Internet qui s’en est chargé.
Le Prix du menteur en politique a été créé à l’initiative de Thomas Guénolé le 19 janvier 2015. Cette distinction était décernée « avec humour » pour inciter la classe politique à moins mentir, pour sensibiliser le journalisme politique à l’importance du fact-checking, et pour encourager le grand public à vérifier la véracité de ce que dit le personnel politique. Le prix est destiné à être proclamé chaque début d’année, pour les mensonges politiques de l’année précédente. Le jury du prix était composé de journalistes, notamment spécialisés en fact-checking politique.
Nicolas Sarkozy, « pour ses 17 mensonges répétés en boucle pendant sa campagne de réélection à la présidence de l’UMP » a remporté le grand prix 2014 remis en janvier 2015. Le prix spécial avait été attribué à Jérôme Cahuzac. L’année suivante, c’est Marine Le Pen « pour son accumulation d'affirmations fausses sur les migrants (par exemple sur l'ampleur de la vague d'arrivants, sur leur sexe et leurs motivations, sur le faux assaut de migrants contre des pompiers à Calais, par martelage de cette question lors des régionales alors que ce n'est pas une compétence régionale…) ou sur le djihadisme ». Le Prix spécial du jury est revenu à Patrick et Isabelle Balkany, « pour l'ensemble de leur carrière ». Un Prix spécial de l'« Audace statistique a été donné à François Hollande, « pour avoir tenté de vanter le "bon bilan" de plus de 3 000 perquisitions sous état d'urgence alors qu'elles ont abouti à seulement 4 vraies procédures antiterroristes ». Le Grand vainqueur du Prix 2016 est Robert Ménard, « pour son incroyable constance dans le mensonge lorsqu’il évoque l’immigration ». Il a eu un Premier dauphin Manuel Valls, « pour son retournement de veste spectaculaire (49.3, heures supplémentaires défiscalisées) en devenant candidat à la primaire du PS en 2017 ». Le Grand vainqueur du Prix 2017 ne pouvait être que François Fillon pour s'être « illustré par ses innombrables bobards lors d'une élection qui devait être "imperdable" pour sa famille politique. Des mensonges particulièrement nombreux autour de "l'affaire Penelope" : promettre de retirer sa candidature en cas de mise en examen ; se tromper sur les dates d'embauche de son épouse et mentir sur son vrai rôle à ses côtés... ; assumer qu'il a rémunéré ses enfants avocats... qui n'étaient alors qu’étudiants ; assurer, à tort, que les médias ont annoncé le suicide de sa femme ; accuser François Hollande d'avoir monté un complot contre lui, accusations qu'il n'a pas pu étayer pour l'heure ».
Pour les années 2018 à ce jour, nous pensons que le grand vainqueur devrait être Emmanuel Macron qui a porté le mensonge au cœur de sa communication et de son action. Il dispose pour cela des grandes chaînes de télé et des journaux subventionnés.
La chercheuse Cécile Alduy, auteure d’une étude "Ce qu'ils disent vraiment", disait, en 2017 : Emmanuel Macron s'est invité dans la campagne trop tardivement pour que je puisse l'inclure dans mon livre, d'autant plus qu'il est le candidat du faire, et non du dire : il avait prononcé très peu de discours en son nom propre au moment où il s'est déclaré. Chez lui, tout est dans la démarche, la manière de faire, tandis que, sur le contenu, il reprend à droite ou à gauche des idées assez générales (flexibilité du travail, laïcité de la loi de 1905, Européen convaincu). Il y un côté « start-up » dans son mode opératoire : on analyse l'offre sur le marché (ici politique), on monte une petite boîte sur un concept disruptif (la candidature apolitique), on fait des « focus-group », on teste le produit en mode « bêta », on intègre les retours des consommateurs dans la version finale, on peaufine, enfin on livre un produit résolument neuf, qui repose sur un usage et un savant marketing plutôt que sur un contenu précis. Nous relevons toutefois que Macron utilise un savoir-faire en matière de marketing et fait beaucoup de bruit sans que son programme libéral ait un contenu neuf. Il ménage pour aménager l’ordre ultralibéral. Il est professionnel de la suture. Il amende l’idéologie de la Droite pour tromper les électeurs de gauche. Comme Fillon et des candidats à la primaire du PS, il s’inscrit dans l’urgence pour continuer réformer l’économie libérale contre le réformisme social. Ils opposent tous le conservatisme libéral à tout autre choix qualifié par eux d’utopique pour en discréditer la faisabilité. Ils seraient les candidats du « faire » mais ils proposent de défaire les acquis sociaux. Ils revendiquent une efficacité qui nous amène à des crises économiques et financières dont le prix est payé par les peuples, pendant que les riches continuent à s’enrichir.
Emmanuel Macron est énarque. Il a été un cadre de la banque Rothschild. Il est encore jeune et n’a eu aucun mandat électif en dehors de celui de Président. D’aucuns ont choisi de s’en remettre à lui pour « moderniser » la France. A la radicalité des reformes sociales obtenues par le combat politique et syndical, il n’a proposé rien d’autre que poursuivre une réforme indexée sur le progrès économique qui conduit à la régression sociale. Comme la Droite et les socio-libéraux, il ne s’attaque pas aux causes mais manigance des aménagements libéraux sans vision à moyen et long terme. Rien de neuf ! C’est ce qui se fait depuis des décennies sans régler les problèmes économiques autres qu’augmenter les profits de quelques-uns au détriment de l’intérêt général. Il propose une politique de low cost et d’uberisation qui débouche sur la précarité pour les salariés dans des entreprises qui sont vouées à l’échec. Il est dans l’immédiateté ultralibérale sans le recul nécessaire à toute politique à long terme.
Que dit-on encore de celui qui a voulu être Jupiter avant de se voir en Vulcain ? Emmanuel Macron est un fonctionnaire du diagnostic et un expert de l’expertise, un spécialiste de la complexité financière, un laboureur de la spécialité, un aède de la grandeur derrière l’image d’un chantre de la modestie, un faiseur de faisabilité et un indicible diseur de dicibilité, un entrepreneur d’usine à gaz. Il est un ripolineur de la façade ultralibérale, un promoteur du vide, un moraliste du kitsch, un esthète du consensus... Il est un mémorialiste sans mémoire et un devin sans idéal, un fossoyeur de l’avenir. Il utilise une rhétorique pour convaincre qu’il poursuit des objectifs à l’inverse de ce qu’il propose. Il argumente « per fas et néfas », par tous les moyens possibles, avec une malhonnêteté intellectuelle maîtrisée. Il sait qu’il ne dit pas la vérité mais, en sophiste, il veut imposer son faux discours. Il y est aidé par une partie de la presse qui participe à une propagande inouïe basée sur sa jeunesse et ses diplômes. Avec Fillon et Le Pen, il est le troisième candidat étiqueté « antisystème » du système. Ce rebouteux diplômé est le représentant titré de la doxa ultralibérale. Il poursuit une politique libérale botoxée. Il fait une marionnette du groupe Bilderberg et des grandes banques d’affaires…
D’autres présidents ont été critiqués mais il bat même Nicolas Sarkozy qui avait, malgré toutes ses casseroles, une partie populaire dans son électorat. Macron n’est le président que d’une élite économique et financière. Le candidat papier glacé devrait quitter la scène politique en 2027. Il avait le choix entre « être un héros ou un épouvantail ». Il est resté l’épouvantail de la Comédie du langage, qu’il a joué à 15 ans. Le papier glacé a été remplacé par la paille. Il est un président de paille. De la suppression de l’impôt de solidarité sur la fortune à la « flat tax » sur les revenus des capitaux, de la baisse de l’impôt sur les sociétés à la loi Travail qui facilite les licenciements, il n’a pas volé son titre de président des riches.
Juan Branco conclue pour nous, crûment : « « Léché, lâché, lynché. La règle des trois « L » est bien connue parmi ceux qui connaissent gloire et beauté. C’est ce qui arrive à Emmanuel Macron. Hier, le beau monde des médias le léchait avec ravissement, et voilà qu’aujourd’hui le peuple demande sa tête au bout d’une pique. Le petit prodige est devenu le grand exécré ». (Crépuscule- 2018)
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