mardi 23 juillet 2024

 


Après la dissolution : les cocus de la gauche et l’allégeance à Macron (5)

Et maintenant que vais-je faire

De tout ce temps que sera ma vie

De tous ces gens qui m’indiffèrent

Maintenant que tu es partie

Ce premier couplet de la chanson de Gilbert Bécaud illustre bien la situation dans laquelle se trouvent les citoyens (nes)-électeurs (trices) français (es) au lendemain de cette élection législative ubuesque. La raison et la cohérence politiques ne sont pas au rendez-vous.

Qui est parti : la république, la démocratie, le bon sens politique, la raison et la cohérence politiques ? Au bout, reste des citoyens et des citoyennes qui se sentent pour certains déconcertés, pour d’autres trahis, et pour un nombre conséquent d’entre eux se sentent abandonnés par la République. Tous sont stupéfaits et abasourdis devant le spectacle lamentable que donnent les députés de tous bords que ce soit ici pour se mettre d’accord sur un candidat potentiel à présenter au président de la République pour tenir Matignon, qu’il s’agisse là des unions de circonstance qui frisent la compromission intellectuelle pour choisir le président de l’Assemblée nationale ou pour empêcher le Rassemblement National d’obtenir une fonction administrative au sein de l’Assemblée nationale alors que « l’extrême droite » représente un peu plus de onze millions d’électeurs soit le quart[1] des électeurs de ce pays[2], plus précisément le RN recueille à lui seul un tiers de votes exprimés.

Sur les deux premiers points il n’y a pas lieu de s’alarmer outre mesure car ce sont là des manœuvres habituelles du monde politique où il faut bien s’acoquiner comme on le peut pour s’assurer de pouvoir défendre correctement son programme. Mais comme le fait remarquer Jean-Marie Denquin[3] dans une interview publiée par Mediapart « la logique de la IVe République a été reconstituée à l’intérieur de la cinquième. » Il montre bien l’élection législative n’ayant pas permis de dégager une vraie majorité les électeurs‑citoyens perdent la main sur le choix des gouvernants au profit des députés. Sans majorité absolue pour soutenir le président de la République, le régime est devenu un régime totalement parlementaire où ce sont bien les parlementaires qui choisissent les gouvernants. Le cas de figure qui se présente aujourd’hui donne une Chambre divisée en trois tiers inégaux auxquels s’ajoutent quelques groupuscules comme LIOT et le résidu de LR. Quand il n’y a pas un groupe leader, l’organisation d’une assemblée se fait autour de la coalition des groupes les plus au centre. Donc l’élection de Madame Yaël Braun-Pivet n’est pas pour les analystes une surprise. Il n’en demeure pas moins que ce choix, outre qu’il orientera le travail de l’Assemblée nationale (et nous en avons eu un aperçu durant ces deux dernières années), laisse insatisfaits et déçus un nombre considérable d’électeurs. D’autant plus que le choix des titulaires pour les autres fonctions à l’Assemblée nationale a relevé d’un processus tout à fait identique. Mais, c’est là le jeu tout à fait normal dans ce type d’organisation ; nous en avions seulement perdu l’habitude car depuis 1958 et l’avènement de la Ve République il y a toujours eu un groupe majoritaire à l’Assemblée nationale ce qui évitait tous les débats au relent de magouilles auxquels nous avons assisté.

 Le spectacle le plus triste qui nous a été donné de voir durant ces deux jours n’est pas tant ce que je viens de décrire que l’attitude vulgaire, impolie et humiliante des députés de gauche qui refusaient de serrer la main ou simplement de saluer l’assesseur au moment de déposer leur bulletin dans l’urne au seul prétexte que celui-ci appartenait au RN. Non seulement l’impolitesse s’adresse à l’assesseur, elle touche aussi à travers lui l’ensemble des électeurs qui ont voté pour le RN. Plutôt que ce cirque grotesque les députés de gauche, mais les macronistes et ceux de droite aussi, devraient s’interroger sur ce qu’ils n’ont pas fait qui a entraîné onze millions d’électeurs à voter pour le RN dont les députés élus l’ont été démocratiquement.

On ne peut pas construire une politique pour le bien commun d’une société simplement sur la base du dénigrement de l’AUTRE. Certes cette façon de procéder correspond à un des stratagèmes décrits par Schopenhauer dans « L’art d’avoir raison » : s’en prendre à l’adversaire plutôt qu’au sujet de la discussion ; ce qui vaut pour un débat sur un temps court ne peut pas conduire sur un temps long à une stratégie constructive. La gauche a donné là un spectacle déplorable et pitoyable. Peut-on se contenter de slogans comme celui-ci « Cet après-midi, les @socialistesAN s’opposeront à ce que des députés d’extrême-droite représentent notre institution en siégeant à son bureau ! » ?

Cette attitude est tout à fait dans la ligne de la conduite de gauche au moment du deuxième tour de l’élection législative. Se désister aussi massivement qu’elle l’a fait au seul prétexte que le diable RN ne devait gagner aucun poste, non seulement relevait d’une stratégie mortifère mais constituait, dans la mesure où elle faisait un pont d’or aux macronistes, à la fois une trahison de « l’idéal de gauche » ainsi qu’une trahison de ses électeurs. La gauche a cocufié ses électeurs en se jetant dans les bras de la macronie.

Adrien Mathoux, rédacteur en chef politique à Marianne, rappelle : « Il y a 66 ans, le général de Gaulle sifflait la fin du parlementarisme à la française, en faisant approuver par référendum le passage à la Ve République : terminé, le « régime des partis », l'Assemblée triomphante et les petites combines d'appareil. Place au face-à-face entre le peuple et ses représentants, à la démocratie plébiscitaire et à la prééminence de l'exécutif. » Aujourd’hui, non seulement le parlementarisme refait surface avec ses habits les plus laids, mais avec lui, alors que Macron avait promis que nous sortirions du régime des partis, les partis sont revenus en force avec l’aveuglement dû aux idéologies et à la dose de soumission de leurs adhérents qui vont voter avec le petit doigt sur la couture du pantalon, sans plus de réflexion. Heureux les électeurs de gauche qui finalement n’ont été trahis que par eux-mêmes en obéissant à la ligne directrice du parti suivant laquelle la seule solution aux maux de la société serait d’empêcher le RN d’arriver au pouvoir. La gauche hurle au déni de démocratie alors qu’elle a tout fait pour que revienne cette forme de parlementarisme qui effectivement laisse peu de place à un gouvernement du peuple par le peuple ; cela ne fera que rajouter et aggraver « la crise de la représentation » qui exprime bien que le peuple ne se sent plus représenté par les députés. Bien sûr, il faudrait faire une analyse fine de chaque catégorie de la société car il est évident que dans le bazar actuel certains trouvent leur compte. Ce sont les plus vulnérables qui sont les plus malmenés et qui se sentent délaissés. Ne nous étonnons pas si dans les mois ou les semaines qui viennent resurgissait un mouvement de type « Gilets Jaunes ».

La gauche en acceptant autant de désistements au deuxième tour de l’élection législative a fait montre d’allégeance totale à Emmanuel Macron, et le parti socialiste en proposant Madame Laurence Tubiana comme possible Premier ministre alors que sa proximité avec Emmanuel Macron est de notoriété publique met un point d’orgue au processus d’allégeance. Ne nous étonnons pas que cette situation montre à quel point le parti socialiste est en quête à la fois de la notoriété qu’il a perdue et de postes ministériels. Que reste-t-il de ce parti qui a complètement trahi ses électeurs durant le quinquennat de François Hollande[4], qui n’a de socialiste que son nom, et qui supporte que se présente aux élections sous sa bannière celui à qui les Français ont adressé un vigoureux désaveu en 2016, l’empêchant de se présenter à sa propre succession.

 

La démocratie n’est pas morte (pas encore) parce qu’elle est un processus de construction de la société et que ce sont les citoyens qui la font vivre ; tant qu’ils iront voter elle vivra au risque et au rythme des « erreurs » qui peuvent commettre. Qu’ils s’aperçoivent de l’ampleur de l’erreur qu’ils ont commise en écoutant les directives des partis de gauche à cette élection législative, qu’ils mesurent la portée de la trahison dont ils sont victimes (autant qu’acteurs) et, aux prochaines élections, leur vote pourrait bien aller vers l’extrême qu’il soit de droite ou de gauche. À moins, qu’ils ne préfèrent l’insurrection ou la révolution.

 

 

[1] 43 328 508 personnes sont inscrites sur les listes électorales, le quart est égal à 10 832 127. Le nombre de votants s’est établi à 28 867 759 et le nombre de suffrages exprimés est 27 279 713.

[2] Les chiffres donnés par le ministère de l’Intérieur donnent 27 279 713 votes exprimés soit 63% des inscrits sur les listes électorales (66% de votants ; que fait-on des 3% qui ont voté blanc ou nul ?) Là, le RN obtient 32% des suffrages soit 8 744 080 votes, l’Union de la Gauche est 9 points au-dessous avec 23,14% des exprimés, et Ensemble n’atteint que 20%.

[4] Un processus commencé sous l’ère François Mitterrand.

 

Génocide Joë se retire au profit de génocide Kamala

Le titre de Libération ce matin témoigne du soulagement du lobby atlantiste démocrate dont ce journal est l’organe. Avec un titre, modèle de flagornerie larvaire (habituel chez Libération) : « Election présidentielle aux Etats-Unis : Kamala Harris, de l’ombre à la lumière ». Caitlin Johnston notre journaliste australienne préférée après Julian Assange nous dit ce qu’il faut en penser.

Régis de Castelnau

Le président Biden a cédé à la pression croissante pour se retirer de la course présidentielle. Il l’a fait raison de préoccupations généralisées concernant son évident déclin neurologique, se retirant et soutenant son exact clone idéologique Kamala Harris. Apparemment, le consensus était qu’il est trop dément pour se présenter à la présidence, mais n’est pas trop dément pour être effectivement président pour les six prochains mois.

Et bon, peu importe. Cela ne signifie rien et ne change rien, si ce n’est peut-être diminue légèrement la probabilité qu’un gestionnaire républicain de l’empire, investisse la Maison Blanche en janvier 2025. Harris ce différencie de Biden uniquement par sa voix et son apparence, mais elle a été une partisane enthousiaste des atrocités génocidaires de Biden à Gaza au cours des neuf derniers mois et demi.

Harris, en supposant qu’elle remporte la nomination démocrate, fera campagne sur la promesse de poursuivre l’incinération de Gaza par Biden, de prolonger le soutien « inébranlable » de Biden à Israël, de prolonger la guerre par procuration de Biden en Ukraine, de poursuivre les escalades de Biden contre la Russie et la Chine, de poursuivre l’expansion de la machine de guerre américaine par Biden, de poursuivre la facilitation du capitalisme écocidaire par Biden, et de poursuivre les politiques déshumanisantes de l’exploitation mondiale et de l’ ‘extraction impérialiste de Biden. Si elle accède à la Maison Blanche, le visage de l’opération changera, mais l’opération elle-même ne changera pas.

Et la même chose sera vraie si Trump est élu. Tous les quelques années, l’Empire américain organise ce petit festival étrange où il fait semblant que le gouvernement change de mains et commence à maintenant à fonctionner de manière significativement différente de ce qu’il faisait auparavant. Mais ensuite, l’exploitation continue, l’injustice continue, l’écocide continue, les guerres continuent, le militarisme continue, l’impérialisme continue, l’endoctrinement de la propagande continue, l’autoritarisme et l’oppression continuent.

Le comportement de l’empire n’est pas plus modifié en changeant de président que ne l’est une entreprise en changeant de secrétaire à l’accueil de son siège social.

On fera beaucoup de bruit sur la race et le genre de Kamala Harris. Beaucoup sera fait autour de l’idée qu’elle n’est pas Donald Trump. Beaucoup d’émotion entourera sa campagne. Et puis, qu’elle gagne ou qu’elle perde, pas grand-chose ne changera. Vous ne pourrez pas dire en regardant la machinerie de l’empire prenant ses fonctions en janvier que cela va changer. Son comportement à elle restera le même.

Rien de réel ne se passe au niveau de la politique électorale en Amérique. Les manifestations sont réelles. L’activisme est réel. Les efforts pour lutter contre la machine de propagande impériale et réveiller les gens de leur endoctrinement sont réels. Les efforts pour susciter un véritable esprit révolutionnaire sont réels. Mais les élections elles-mêmes sont un rituel performatif destiné à aider les gens à se sentir bien, comme un sacrement religieux réalisé par un prêtre.

Un monstre du génocide s’efface au profit d’un autre monstre du génocide. Voilà toute l’histoire. C’est tout le commentaire et l’attention que ce nouveau développement mérite.

 

Shakespeare appelé à la rescousse pour dire qu’un tel pouvoir ne peut que le pire…

Il y a dans le cœur de l’empire, aux Etats-Unis, la conscience aiguë plus que dans les “élites” du caractère irréversible de la fin de leur monde… De la proximité d’une guerre civile dans l’embrasement d’un monde que leur hégémonie déserterait… l’ingratitude face à ce qu’ils estiment avoir accompli et comme Biden le seul reproche pour défense. La référence à Shakespeare, à la force de ses imprécations, n’est pas seulement celle du plus grand en langue anglaise… Shakespeare n’est pas la tragédie, la description du destin, la colère des dieux contre les rois humains convaincus d’impiété et chassés de la cité… C’est le drame, le monde des appétits marchands et du poids des intérêts (voir Timon d’Athènes) l’apparition de la lutte des classes, et plus encore le drame bourgeois celui de l’intimité familiale qui vient sur le devant de la scène… (note et traduction de Danielle Bleitrach histoireetsociete)


Photographie de Drew Angerer / Getty

L’auto-retrait douloureux mais essentiel de Joe Biden de la course à la présidence – une course qu’il a menée si fort et, à bien des égards, d’une manière si distinguée – a certains relents d’une tragédie shakespearienne. Le lien apparent est si évident qu’il s’agissait déjà d’une comparaison prégnante avant même qu’il y ait une probabilité, et encore moins une certitude, que Biden quitte la scène. Le Times a été rempli de débats sur les chutes « shakespeariennes », ses pages se sont glonflées de tirades de Jules César et des jérémiades du roi Lear. En effet, il y a quelques semaines, au Festival des idées d’Aspen, la chroniqueuse obsédée par Bard du journal, Maureen Dowd, a demandé à deux éminents shakespeariens, Stephen Greenblatt et Simon Schama, qui dans le canon Trump et Biden leur rappelaient les héros de Shakespeare. Ni l’un ni l’autre n’ont pu trouver d’analogie et ce de manière révélatrice, à ce moment-là, pour le président – bien que, pour Trump, Schama ait choisi Dogberry, le shérif clownesque avec la bande incompétente, dans « Beaucoup de bruit pour rien », bien qu’un Dogberry au cœur plus sombre.

Un analogie qui vient immédiatement à l’esprit à propos de Biden à ce moment dramatique de sa vie et de celle de la nation est Jean de Gand, dans « Richard II », le grand vieillard profondément patriote, mais retraité et déconnecté de la réalité qui, sur son lit de mort, prononce un discours d’une beauté incomparable à la gloire de l’Angleterre qu’il a connue et des valeurs qu’il craint de ne pouvoir transmettre. « Cette terre, ce royaume, cette Angleterre », chante-t-il, avertissant avec une inquiétude désespérée que « l’émeute féroce et irréfléchie de ses adversaires ne peut pas durer » – ce qui signifie, bien sûr, qu’il pense que cela pourrait durer. Gand a de l’écho en raison de la profondeur du patriotisme de Biden et de l’évidence, après le débat, de sa propre retraite – du pathos de son dévouement à son pays et de l’impuissance croissante de sa rhétorique, aussi profondément ressentis et justes que soient les avertissements qu’il a donnés. Quiconque admire les réalisations de Biden en tant que président – réelles, de grande portée et toujours bien intentionnées, même lorsqu’elles sont sans doute erronées – a dû éprouver de la douleur devant la démonstration pitoyable et souvent exaspérante infligée par la perplexité de ces dernières semaines. Qu’est-ce qui ne va pas chez vous ? Il a continué à exiger, en effet. J’ai tenu mes promesses. J’ai atteint mes fins. J’ai été un roi bon et honnête ! Se retourner contre moi et me poignarder dans le dos parce que je me suis perdu dans un duel où un homme a menti en respirant – et tout ce dont tout le monde parlait, c’était à quel point ma démarche était instable (F.D.R. ne pouvait pas marcher du tout) et à quel point ma voix était rauque (celle de Reagan était rauque aussi).

Mais, bien sûr, il était évident pour tous ceux qui admiraient Biden, si ce n’était pas le cas pour le cercle de la cour autour de lui, que sa chute était inéluctable. L’homme que nous avons vu dans le débat du mois dernier sur CNN n’était pas simplement un politicien vieillissant passant « une mauvaise nuit » ; Biden était perdu et errait sur une lande de sa propre conception, et les tentatives de ses partisans et de ses amis de se rallier autour de lui rappelaient moins un personnage de Shakespeare que le héros épique médiéval El Cid, qui est monté sur son cheval dans l’espoir désespéré que le souvenir de son courage pourrait encore suffire à effrayer l’ennemi.

Alors, oui, allons-y : de toutes les figures shakespeariennes que la chute de Biden rappelle, c’est Lear. Lear dans son sens de la perte de soi ; Lear dans son incapacité à comprendre, au moins au début, la nature de sa chute précipitée ; et, oui, Lear dans la rage sauvage, comme on l’oublie parfois, qu’il dirige vers sa situation. « Grondez votre ventre ! Crachez, feu ! bec, pluie / Ni la pluie, ni le vent, ni le tonnerre, ni le feu, ne sont mes filles. Alors laisse tomber / Ton horrible plaisir : me voici, ton esclave, / Un pauvre vieillard infirme, faible et méprisé ». C’était trop évidemment le ton émotionnel de Biden ces dernières semaines. Lorsqu’il a annoncé à George Stephanopoulos, dans une interview destinée à récupérer sa position, qu’il « ne fait pas seulement campagne » mais qu’il « dirige le monde », la grandeur forcée du roi blessé n’était que trop évidente. (Pour ses filles, lisez passim, ses anciennes partisanes, avec Nancy Pelosi dans le rôle de Goneril, et Barack Obama dans celui d’un Improbable Regan, une double trahison de la part de ceux en qui il avait confiance.)

Mais le président se tient, ou s’assoit, par rapport à Lear avec cet addendum important. Jusqu’à sa décision de se retirer pour un nouveau candidat du Parti démocrate, Biden semblait résoudre une vieille question littéraire : que se serait-il passé si le roi n’avait pas abandonné le trône ? Et cette réponse est claire ; cela aurait été encore pire que ce qui s’est passé quand il l’a fait. Lear, rappelons-le, commence la pièce en abandonnant sa charge en échange de la satisfaction des éloges de ses enfants, qui tous le flattent ostensiblement – à l’exception de Cordelia, la seule qui l’aime sincèrement, qui craint de paraître peu sincère. La perte de son poste et la trahison de ses filles le laissent bientôt seul et sans amis, à l’exception de son fidèle fou, dans une tempête sauvage.

Avec Biden, cependant, contrairement à Lear sur la lande, enragé en compagnie de son imbécile, nous étions là-bas sur la lande avec lui, sous la pluie et balayés aussi. Le dernier chapitre de la campagne de Biden n’a été ni agréable ni joli, la rage du président manquant de la dignité de l’âge et du patriotisme instinctif du service dont il avait fait preuve pendant si longtemps, le remplaçant par une pure frustration et des échos d’un autre Joe Biden oublié. C’était le Biden que les chroniqueurs considéraient depuis longtemps comme profondément ambitieux, facilement frustré et, à sa manière, déjà indûment aigri par la négligence de l’élite pour qui tant de choses, y compris l’élévation politique, semblaient si faciles. Le Biden que Richard Ben Cramer a dépeint dans « What It Takes », une chronique de la course présidentielle de 1988 – maladroit, aimable et en colère – semblait inconfortablement réanimé. Chaque jour, nous observions un homme qui aurait bien pu écarter les preuves de ce que son soutien laissait surgir du cratère. Pendant des semaines, il y avait un risque très réel de catastrophe civique, avec le violent brasier de l’émeute susceptible de mettre le feu à tout le pays.

Aujourd’hui, Biden, tout comme Lear à la fin, semble avoir fait la paix avec la nécessité d’accepter l’injustice pure et simple de sa condition et de sa situation difficile, tout en cherchant du réconfort dans les coins les plus sains de sa vie. Maintenant, sachant qu’il a finalement pris la bonne décision pour le bien général, nous pouvons regarder en arrière avec sympathie pour sa situation personnelle. C’est injuste ; il a fait du bon travail. L’injustice s’étend à la réalité que, si Biden est vieux et frêle, son adversaire est, et a l’air, vieux et fou. Réfléchir au discours de Trump à la Convention nationale républicaine, c’est voir une véritable folie : une séquence décousue de griefs, d’auto-référence et de flux de conscience non ancrés, offerte dans un flux troublant d’images décousues, les oreilles saignantes reculant vers Hannibal Lecter. L’ensemble ressemble moins au pauvre Lear qu’au pauvre Tom, le fou de la lande que le déguisé Edgar imite. Qui donne quelque chose au pauvre Trump ?, a déclaré l’ex-président, en effet. Celui que l’immonde démon a conduit à travers le feu et à travers les flammes, et à travers le gué et le tourbillon, sur les marais et les bourbiers… pour courir sa propre ombre pour un traître. Bénis tes cinq esprits ! Trump a froid !

Biden, en comparaison, mérite d’être anobli, pas éjecté. Mais s’il y a un thème qui traverse Shakespeare, c’est que la recherche de la justice est presque toujours vouée à l’échec, et que le mieux que nous puissions espérer est la perspicacité et la compassion. Et donc, injuste ou non, l’acte de Biden est également essentiel – le bon travail qu’il avait fait était terminé. Il a, contrairement à Lear, qui finit sa vie au milieu d’une guerre civile, la gratitude de son pays, ou du moins celle d’une partie de celui-ci qui n’est pas déjà désespérée.

La grande leçon du « Roi Lear » n’est pas qu’il est sage, ou imprudent, d’abandonner le pouvoir, mais que le pouvoir est toujours un baume insuffisant pour la condition humaine. Le point de vue de Shakespeare est que nous ne devrions pas chercher de réconfort dans les flatteries vides ni dans l’exercice de la fonction, mais dans la présence de ceux qui se soucient vraiment de nous. Biden a tout ce qui, comme le dit le pauvre Macbeth, qui ne l’a pas, « devrait accompagner la vieillesse, / Comme l’honneur, l’amour, l’obéissance, les troupes d’amis ».

Biden a connu de terribles pertes. Mais il a aussi l’amour de sa famille et la gratitude de tant de citoyens qui le remercient non seulement pour ses réalisations mais aussi pour avoir trouvé assez de sagesse à la fin. ♦

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Adam Gopnik, rédacteur en chef, contribue au New Yorker depuis 1986. Ses livres incluent « The Real Work : On the Mystery of Mastery ».


 

Publié par El Diablo

 

 

 

Les BRICS ont le vent en poupe pour une alternative au dollar

Publié le par Les communistes de Pierre Bénite

Les BRICS ont le vent en poupe pour une alternative au dollar

Les pays membres des BRICS intensifient leurs efforts pour instaurer une nouvelle dynamique économique mondiale. Cette initiative, portée par des développements récents et des accords majeurs, pourrait bouleverser l’équilibre actuel des échanges internationaux.

 

L’engagement des BRICS dans la dédollarisation

 

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a récemment souligné lors d’une conférence de presse que le processus de dédollarisation au sein des BRICS est en cours. Il a notamment affirmé que ce processus ne peut être arrêté. Lavrov a également évoqué le développement en cours d’un système de paiement alternatif pour le bloc BRICS. Ce système devrait faire l’objet de recommandations lors du sommet de cette année.

 

Les BRICS montrent un engagement croissant pour réduire l’utilisation du dollar dans leurs transactions internationales. En juillet, un accord commercial majeur de 100 milliards de dollars a été signé entre la Russie et l’Inde. Cet accord favorise les échanges en monnaies locales et marque un tournant significatif dans la stratégie de dédollarisation du bloc. Il s’inscrit dans une série d’initiatives similaires, dont un accord antérieur avec l’Iran.

 

Vers un nouveau système de paiement

 

Les projets de dédollarisation des BRICS ne se limitent pas seulement à des accords bilatéraux. Ils incluent également des développements dans les systèmes de paiement. Lavrov a mentionné les « idées de création de plateformes de paiement alternatives » lors du sommet de 2023. L’Iran a récemment exprimé son soutien à ce système, souhaitant que celui-ci connecte toutes les banques centrales du bloc.

 

Cette initiative pourrait avoir des répercussions majeures sur l’utilisation du dollar à l’échelle mondiale, réduisant ainsi l’influence financière des États-Unis. Les BRICS poursuivent également la mise en place d’un mécanisme de règlement des paiements et des comptes. Ce développement pourrait potentiellement bouleverser les pratiques financières internationales établies.

 

En résumé, les BRICS sont plus déterminés que jamais à poursuivre leur stratégie de dédollarisation. Le processus est désormais irréversible et promet de transformer les dynamiques économiques mondiales.

 

L’impact de ces changements mérite une attention soutenue, car ils pourraient remodeler les marchés financiers internationaux et l’équilibre des pouvoirs économiques.

 

Article publié dans "le cointribune" la crypto pour tous

Publié dans Economie, International, Br

 

NFP : F. Roussel met les pieds dans le plat

voilà une intervention dans le journal Liberté, qui nous libère… Il ne doit pas y avoir un seul communiste, un seul patriote au vrai sens du terme, celui qui unit et affirme la souveraineté de chacun et de tous sur leur destin, sur leur travail, sur leur droit à l’éducation, à la santé… qui ne doit non pas suivre Fabien Roussel ou quiconque, mais se dire que le parti communiste est sien et qu’il doit se donner les moyens d’en faire l’outil de sa résistance et de ses conquêtes… C’est de cela qu’il doit être question, que chacun s’interroge sur le diagnostic et comment il peut être associé à cet élan, l’amplifier… (note de danielle Bleitrach histoireetsociete)

PAR RÉDACTIONPUBLIÉ LE 23 JUILLET 2024 À 11:03Temps de lecture : 6 minutes

MOTS -CLÉ 

Fabien RousselGouvernementAssemblée nationalePCF

Dans un communiqué publié ce matin, Fabien Roussel, met les pieds dans le plat. Il tire le constat d’un pays ingouvernable qui s’engouffre à grande vitesse, par la faute d’E. Macron, dans la disparition de la culture de l’intérêt général. « On prend les mêmes et on recommence ! » appuie-t-il, déplorant que « les intérêts particuliers, ceux de la finance, notamment, ont pris le dessus ».

Appelant à sortir des illusions entretenues depuis des semaines, il y affirme que « la seule issue viendra du peuple, du mouvement social et des forces politiques qui, comme [le PCF], n’ont jamais perdu leur boussole. »

Cette clarification ouvrira sans nul doute le débat dans les heures et les jours à venir.

Le communiqué de Fabien Roussel

Le président de la République se moque bien des Français. Voilà le ressentiment qui monte dans notre pays aujourd’hui, conjugué avec beaucoup de colère. Car malgré deux défaites aux élections européennes et législatives, le camp présidentiel ne lâche pas le pouvoir.

Il ose même renvoyer dos à dos le Rassemblement national et les forces politiques du Nouveau Front populaire, justifiant ainsi ses petits arrangements politiciens pour empêcher le NFP d’accéder aux responsabilités.

Pourtant, les Françaises et les Français ont, ces dernières semaines, exprimé à trois reprises dans les urnes leur volonté de changement. Certes en utilisant des bulletins différents, mais à chaque fois avec la même volonté, la même colère, le même objectif : en finir avec la politique d’Emmanuel Macron.

En refusant le changement, c’est tout le processus démocratique, toutes les institutions de la République qui se trouvent fragilisées.

Malheureusement, la France a un président de la République prêt à tout pour garder le pouvoir et poursuivre sa politique en faveur des plus riches et de la finance. Pêché d’orgueil  ? Pression du monde de la finance ? L’histoire le dira.

Mais nous sommes arrivés au bout d’une histoire.

Celle de la Cinquième République, dévoyée jusqu’au bout par un pouvoir utilisant tous ses articles pour empêcher la démocratie de vivre.

Celle du barrage républicain qui permet à des candidats macronistes ou de droite de se faire élire grâce aux voix de la gauche mais qui se permettent ensuite de les trahir dans l’hémicycle.

Celle d’une droite républicaine en décomposition, filant toujours plus vers l’extrême droite.

Celle de forces de gauche et écologistes obnubilées pour partie par la présidentielle avec un Jean-Luc Mélenchon qui se rêve déjà au second tour face à Marine Le Pen en 2027. C’est mortifère.

Ces derniers mois révèlent au grand jour la grande détresse d’un pays qui a perdu sa boussole républicaine : la défense des intérêts du peuple d’abord.

C’est au nom de cette boussole que notre République s’est construite, de 1789 à la Résistance et la Libération, quand la nation a su se rassembler pour reconstruire le pays. Cette culture de l’intérêt général a disparu. Les intérêts particuliers, ceux de la finance, notamment, ont pris le dessus.

C’est un symbole important que la parution du classement, ce 20 juillet 2024, des 500 plus grandes fortunes de France, dont le patrimoine a encore grandi, au lendemain du hold-up de la macronie et de la droite sur l’Assemblée nationale.

En 7 ans de pouvoir, ceux-là ont vu leur patrimoine plus que doubler ! 1 228 milliards d’euros en 2024 contre 570 Milliards en 2017, soit 115 % de hausse ! À l’évidence, les salaires n’ont pas vu la même progression depuis l’élection d’Emmanuel Macron à l’Élysée !

En 7 ans de pouvoir macroniste, le nombre de travailleurs au SMIC est passé de 12 % à 17 % !

Tout augmente, le nombre de milliardaires comme le nombre de Smicards. L’un ne va d’ailleurs pas sans l’autre.

Les caisses de l’État ont été vidées par ces gouvernements qui ont d’abord servi les grandes fortunes.

Plus de 70 milliards de cadeaux fiscaux par an pour les plus riches, pour les actionnaires du CAC 40, pour le monde de la finance.

Comment financer des services publics efficaces, garantir les meilleures écoles pour tous nos enfants, quelles que soient leurs origines sociales, ou leur lieu d’habitation ? Comment assurer la tranquillité publique, protéger nos concitoyens de la drogue ou de balles perdues, lutter contre la corruption, les fraudeurs fiscaux, quand tous les moyens de l’État sont laissés à l’abandon  ?

Quand L’État fout le camp, tout fout le camp.

Emmanuel Macron a laissé la France à l’abandon. Y compris sur la scène internationale, préférant soutenir les voies de la guerre plutôt que celles de la Paix, en Ukraine comme au Proche-Orient, totalement aligné derrière la politique américaine.

Dans les mois qui viennent, il devra assumer cette situation.

Une impasse démocratique avec des gouvernements qui tomberont dès la première motion de censure, qu’ils soient de droite ou même du NFP. Après cette dissolution, la France est ingouvernable.

Une impasse politique pour les Français qui ne verront jamais le changement attendu. Leur colère va grandir. Comment va-t-elle s’exprimer ? Je ne sais pas, mais je serai à leurs côtés pour qu’ensemble, nous arrivions à les battre définitivement.

Mais aujourd’hui, à la veille de partir en vacances, je veux dire clairement au président de la République : vous avez semé le chaos. Vous en assumerez toutes les responsabilités.

Ne comptez pas sur nous pour vous apporter le moindre soutien, ni aujourd’hui, ni demain.

La seule issue viendra du peuple, du mouvement social et des forces politiques qui, comme nous, n’ont jamais perdu leur boussole.

Nous ferons appel au peuple, à l’intervention citoyenne, à toutes les forces vives de la nation, syndicales, associatives, citoyennes.

Nous resterons unitaires pour deux au sein des forces de gauche et écologistes pour construire l’espoir du changement, malgré tout.

Nous prendrons toute notre place au Parlement, avec les sénateurs, sénatrices et députés communistes et apparentés pour défendre tout ce qui ira dans le bon sens et censurer tout ce qui portera atteinte à nos concitoyens.

Nous serons encore plus présents dans les villes, les départements, les régions ou les élus communistes exercent leurs mandats dans la plus grande proximité, avec beaucoup d’honnêteté et de sincérité, avec l’objectif à chaque fois d’être les plus utiles et les plus efficaces.

Nous serons de tous les combats, dans les villes, les villages, au plus près des attentes des salariés, de la jeunesse, des habitants des grandes villes comme de la ruralité. La dignité de chacun, la Paix comme le climat sont au cœur de notre engagement.

Nous gardons intact l’espoir de bâtir des Jours Heureux. Nous y mettrons toutes nos forces dès la rentrée prochaine.

Rendez-vous à la fête de l’Humanité !

dimanche 21 juillet 2024

DÉNIS DÉMOCRATIQUES MACRONIENS

 

Jusqu’où allons-nous supporter ces tripatouillages ?

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Déni démocratique, Yaël Braun-Pivet est reconduite[i] au perchoir de l’Assemblée nationale ! Lorsqu’elle avait dès le lendemain de la défaite de son parti aux législatives annoncé qu’elle voulait récupérer son poste, certains journalistes et les électeurs avaient trouvé les ambitions de madame indécentes. Sauf, qu’en macronie, tout a été fait de manière à piétiner la constitution, les traditions républicaines et toute décence bue. Le royaume de « on n'en a rien à faire de votre vote, de vos voix, ce que vous ne nous avez pas donné, on va le reprendre par la force, la ruse en tordant les règles de l’assemblée  »… Et après nous, le déluge ou l’apocalypse à la suite des velléités guerrières de Macron en Ukraine ! Ces gens-là, et nous l’avons vu depuis plus de sept ans, sont prêts à tout. Jamais une équipe gouvernementale n’a été aussi cynique, sectaire et totalement hors sol, n’écoutant que elle-même et son « grand chef jupitérien de rien. »

Le Monde fait la promo : dans Le Monde de ce matin détenu par les milliardaires Xavier Niel, Matthieu Pigasse et le groupe espagnol Prisa : « Elle (Braun-Pivet) est l’un des symboles de cette génération de macronistes issue de la société civile qui a fait irruption dans la vie politique française en 2017. Sus à l’ancien monde. « Les Français ne veulent plus des professionnels de la politique qui font carrière », déclarait encore Yaël Braun-Pivet il y a deux ans. Réélue présidente de l’Assemblée nationale, jeudi 18 juillet, à 53 ans, elle s’installe pourtant dans un parcours politique qui prend de l’épaisseur. »[ii] … Et du professionnalisme, mais on n’est plus à une aberration prête avec cette "élection" alambiquée sur fond d'alliance olé-olé !

Macron, Mister rien à péter de vous : d’abord une dissolution en quatre minutes suite à la défaite des européennes. Élections n’ayant rien à voir avec l’Assemblée nationale. À croire, qu’il souhaitait nous faire subir un gouvernement d’extrême droite qui, après deux ans plus catastrophiques que sous son mandat, lui permettrait sa réélection en 2027, car, pour un troisième mandat, c'est déjà dans les tuyaux. Le soir du premier tour, pas un mot suite à la large victoire du RN. Durant la semaine de l’entre-deux-tours, il s’est agité, brassé du vent comme à l’accoutumée. Les résultats du deuxième tour tombent et c’est la gauche « unie » qui l’emporte ; son parti fini second grâce aux désistements des concurrents du NFP[iii], à ce moment où on a oublié qu’ils étaient accusés d’antisémitisme et trainée dans la boue depuis des lustres… Au 1ᵉʳ tour, il était estimé que son parti aurait au mieux soixante-dix députés, au second tour, ils sont dans les cent cinquante. Aucun commentaire le soir, et le lendemain, il part pour la semaine aux U.S pour le sommet de l’OTAN, et glisse une lettre adressée aux français, où dans celle-ci, il écrit « Enfin, personne ne l’a emporté. Aucune force politique n’obtient seule une majorité suffisante et les blocs ou coalitions qui ressortent de ces élections sont tous minoritaires. »[iv] Ce qui ressemble à la composition de majorité relative qu’il a eu de 2022 à 2024… Depuis lors, ce petit monsieur se tait et laisse ses sbires continuer à détruire le pays, car, beaucoup d’entre eux sont devenus députés et ministres à la fois, et qui continuent d’appliquer avec zèles certaines réformes antisociales. Il a même refusé la démission de ce pantin d’Attal, puis l’a finalement accepté tout en lui demandant de gérer les affaires courantes. Prendre les mêmes et continuer contre une grande majorité de la population du pays, cas unique dans une démocratie occidentale, ce qui fait les choux gras des publications étrangères, qui ne se gênent pas de crucifier le peuple de France… Qui il ne faut pas oublier s’est construit à coup de révolutions, la dernière en date étouffée fut celle des Gilets Jaunes.

L’assemblée, comme un coupe-gorge antidémocratique : les « alliances » de guingois vont bon train, et sont illustrées par cette intronisation de Braun-Pivet. Cela s’est joué en trois tours, où le communiste André Chassaigne menait, puis, trois concurrents se sont désistés pour enfin faire gagner cette dame de treize voix. Et ce n’est que le début. Ce vendredi 19 juillet, les postes importants vont être distribués, et il est fort à parier que les partis de gauche vont se faire dépouiller par cette droite conservatrice et cette extrême droite devenue fréquentable. Parmi ces baronnets de la démocratie, pas une seule seconde traversera leur esprit que la volonté du peuple est foulée aux pieds et jetée aux orties. Faisons comme ci… Rien n’avait été fait ! Ces élus ont tellement pris l’habitude au fil des ans de s’asseoir sur la volonté et les demandes d’un peuple opprimé, qu’ils ne cherchent même plus à faire semblant d’être les représentants du peuple, mais tout bonnement les représentants des intérêts de leur caste. Pendant ce temps, Macron compte les points et se frotte les mains en voyant les partis de gauche s’entredévorer et sait que ses affidés vont faire le job jusqu’au bout : retourner l’élection à l’avantage de son parti et de la droite, avec en sous mains des députés RN en soif de gratitude bien placée et rémunérée. Cet après élection est à l’image de ce petit monarque : l’intérêt supérieur du pays n’est plus qu’un avatar, la volonté de protéger les ultra-riches n’a jamais été plus prégnant, la destruction du modèle sociale va continuer, le mépris ouvert de ce petit homme ne fait que grandir et surtout cette olympiade des riches dans un pays indigent symbolise toute la dérive du fric des temps macroniens. Nous sommes sur la voie du nihilisme et allons heurter le mur de la honte… Celle qui fait rougir jusqu’au sang.

Le peuple de France a tenté de se ressaisir, peut-être mal en portant un Bardella si haut, mais au moins les gens sont venus en masse pour déposer leur bulletin. Au final, il est visible que le processus démocratique en France est totalement dévoyé. Le référendum de 2005 aurait dû être un red flag lorsque Sarko, en 2008, fit retourner ce vote en un « oui » à la constitution européenne, qui avec le recul nous enterre. Dire que la von Leyen est reconduite en dit long sur ce qu’est la pourripolitique actuelle. Donc, ce qui se passe en France, pays particulièrement en mode mensonge : il n’y a pas de liberté de penser, car les médias sont là en chiens de garde, il n’y a pas d’égalité, parce que, le nombre de sans maison augmente, le nombre de sous le seuil minimum de 980 euros augmente, les smicards aussi, et les 10 premiers milliardaires français accumulent + de six cents milliards entre eux. Quant à la fraternité… De sortie ! Ne pas penser à la voix de la rue, car les troupes qui protègent la macronie sont surentrainées pour taper, éborgner et mutiler. Aller à une manif de nos jours veut dire pour les chanceux de terminer en GAV et pour les poissards à l’hôpital.

Macron et les siens ne nous donnent que ça :

Les brebis de Panurge attendent au vestiaire
Les visas escomptés percutent sur l'azur
La queue chez l'épicier jouit contre le mur
Miserere Seigneur du fond des muselières
[v]

A nous de refuser…

Georges ZETER/juillet 2024  Agora Vox

 

Publié par El Diablo

 

 

Réunis à Bakou les 17 et 18 juillet, près de vingt partis politiques et mouvements des territoires français d'outre-mer, dont la Corse, la Polynésie, les Caraïbes et les Antilles, se sont unis pour un plan de lutte contre les «politiques coloniales racistes et répressives de la France», sous l’égide de l’ex-république soviétique.

De plus en plus ostensible, le soutien de l’Azerbaïdjan pour les mouvements indépendantistes en France s’est encore manifesté cette semaine. Bakou, la capitale azérie, a accueilli les 17 et 18 juillet le premier «Congrès des mouvements d'indépendance des territoires colonisés par la France» (Sic), informe l’agence de presse officielle azérie Report. Le Congrès a réuni près de vingt partis politiques et mouvements indépendantistes des territoires d'outre-mer, dont la Corse, la Mélanésie, la Polynésie, les Caraïbes et les Antilles.

Cette initiative, officiellement lancée par l'Union populaire pour la libération de la Guadeloupe, a été largement soutenue par le Groupe d'Initiative de Bakou, un centre de réflexion à la pointe des opérations de dénigrement contre la France, créé lors d'un sommet des pays non-alignés en juillet 2023.

 ntact

Venezuela: Socialisme contre capitalisme

19 Juillet 2024, 17:56pm

Publié par Bolivar Infos

 

 

Traduction Françoise Lopez pour Amérique latine-Bolivar Infos

 

Le 28 juillet, les citoyens vénézuéliens choisiront ou la feuille de route pour que la nation poursuive son développement intégral et autonome en exerçant son autodétermination ou de s’agenouiller devant l’impérialisme yankee. Ce sont là les deux options. Le peuple vénézuélien devra prendre la meilleure décision.

 

Démocratie, un beau qui signifie que le pouvoir est aux mains de l’ensemble des citoyens. C’est un outil grâce auquel, dans l’étape actuelle du développement politique et social de l’humanité, les citoyens de la plupart des pays pensent participer au gouvernement et exprimer leurs opinions. Et plus encore au Venezuela où les lois de pouvoir populaire approuvées par le peuple lui-même font partie de l’ordre légal en vigueur dans le pays.

 

La démocratie, à son tout, possède un instrument: les élections lors desquelles le peuple choisi les autorités du pouvoir législatif et du pouvoir exécutif à leurs différents n niveaux: local, régional et national. C’est précisément avec cette méthode de consultation que le peuple vénézuélien choisira, le 28 juillet, le président de la République Bolivarienne du Venezuela qui sera élu à la majorité simple et dont dépendra directement la direction que prendra le destin  de la République Bolivarienne du Venezuela: conserver une politique publique de protection du peuple, du territoire et du système démocratique lui-même pour le bien des Vénézuéliens ou établir un protectorat étasunien. En d’autres termes, faire du Venezuela une étoile de plus sur le drapeau yankee.

 

La campagne électorale est en plein essor et ses principaux concurrents, le candidat du Grand Pôle Patriotique, le président Nicolás Maduro Moros et le candidat de la Plateforme Unitaire Démocratique, Edmundo González Urrutia, s’activent énormément pour gagner.

 

Pendant la campagne électorale, le président Nicolás Maduro démontre son engagement envers les valeurs de la Révolution Bolivarienne mise en marche par le Commandant Chávez et propose 7 transformations pour 2030 visant au développement intégral de la nation et en même temps, plaide pour la création d’un ordre mondial multipolaire dans lequel le Venezuela occuperait la place qui lui revient dans le monde et il prête une attention particulière au renforcement des  relations avec des alliés comme la Chine, l’Iran et la Russie qui ne permettent aucune ingérence dans les affaires intérieures des Etats souverains et se garantissent mutuellement une coopération bénéfique.

 

Pour sa part, l’opposition parle aussi d’appliquer des programmes socio-économiques mais de privatiser des entreprises et des institutions de l’Etat comme l’éducation, la santé, des secteurs stratégiques pour le développement intégral de la nation. Ces privatisations ne profiteront qu’aux démocrates et aux républicains de Washington et à eux-mêmes car ils s’approprieraient les richesses du Venezuela.

 

En politique étrangère, elle donne sa préférence aux relations avec les Etats-Unis et leurs laquais. Dans ce cas, reviendraient les conditions qui ont parasité le Venezuela sous la Ive République avant qu’Hugo Chávez arrive au pouvoir mais les vieux qui ont vécu cette époque pourraient dire quelles garanties sociales avaient les secteurs pauvres de la population et quel était le niveau d’inégalités dans la République.

 

 

Il y a plusieurs raisons pour lesquelles le radicaux d droite cherchent à appliquer des politiques pro-étasuniennes qui vont toujours contre les intérêts de la majorité des Vénézuéliens. Selon le premier vice-président du Parti Socialiste Uni du Venezuela, Diosdado Cabello, il es très probable que le candidat de l’opposition collabore à n nouveau avec l’Agence Centrale de Renseignement des Etats-Unis. Edmundo González Urrutia, de 1976 à 1981, a fait partie d’une commission de services aux Etats-Unis où il faisait simultanément des études à l’American University Washington D.C. où il a obtenu une maîtrise en relations internationales.

 

Pendant cette période, il a pu être recruté par des employés de la CIA et jusque’à présent, il s’est employé à promouvoir les intérêts de la Maison Blanche et des corporations transnationales étasuniennes. Pour sa part, la chef du parti Vente Venezuela, María Corina Machado, qui a pratiquement fait tout le travail de la campagne électorale d’ Edmundo González Urrutia, a étudié dans la prestigieuse université de Yale, aux Etats-Unis en 2009, et parle également d’élargir la présent ce des Etats-Unis au Venezuela dans une nouvelle démonstration claire et irréfutable de remise de la souveraineté, de la liberté et de l’autodétermination du Venezuela et de son peuple.

 

Le 28 juillet, les citoyens vénézuéliens choisiront ou la feuille de route pour que la nation poursuive son développement intégral et autonome en exerçant son autodétermination ou de s’agenouiller devant l’impérialisme yankee. Ce sont là les deux options. Le peuple vénézuélien devra prendre la meilleure décision.

 

Source en espagnol:

https://www.telesurtv.net/opinion/elecciones-presidenciales-en-venezuela-socialismo-contra-capitalismo-seguir-de-pie-o-ponerse-de-rodillas/

URL de cet article:

http://bolivarinfos.over-blog.com/2024/07/venezuela-socialisme-contre-capitalisme.html

 

Maître Castor, perché sur son Assemblée

Au XXe siècle le 18 juillet est l’anniversaire de la naissance de Nelson Mandela, et celui du déclenchement de la guerre civile espagnole.

Au XXIe, le 18 juillet 2024 sera celui du dévoilement définitif de la dépravation de la « gauche » petite-bourgeoise pleurnichant sur l’ingratitude de la bourgeoisie. « Comment ça, nous nous sommes prostitués pour sauver les fesses de Macron son fondé de pouvoir, et voilà qu’elle refuse de nous payer la passe ! »

La réélection de Yael Braun-Pivet au perchoir de l’Assemblée nationale et celle d’Ursula von der Leyen la tête de la Commission européenne sont pourtant les conséquences de la stratégie du NFP. Comme l’image de Manon Aubry exultant en donnant l’accolade à la néofasciste allemande corrompue démontre une connivence qui va loin.

J’ai demandé au philosophe Victor Sarkis ce qu’il en pensait.

Son regard est grinçant.

Régis de Castelnau  Blog El Diablo

L’Histoire se rit des castors qui chérissent les barrages dont ils pleurent les effets. Sans véritable surprise, Yaël Braun-Pivet aura été réélue le jeudi 18 juillet dernier à la présidence de l’Assemblée nationale, poste surnommé dans le milieu « le perchoir ».  Non pas en raison bien sûr de ses compétences politiques exceptionnelles, de ses qualités d’analyses des situations, de son charisme particulier, ou de sa probité à juger les déboires de l’Assemblée : non, encore et toujours, par la stupidité et la cécité coupable de la gauche « NFP », comme il faut désormais la labelliser, telle une marque infamante, toujours prompte à falsifier l’Histoire et les symboles.

Un Disneyland sociologique

Car enfin, après avoir appelé de toute la force dont est capable ses petits poumons bien malingres à voter pour des macronistes contre le RN, et avoir fait passer la projection de seulement 60 députés Ensemble ! au soir du premier tour aux 166 actuels, de quel droit osent-ils faire les étonnés, et hurler au « déni de démocratie », au « vol de l’élection », et au « mépris des électeurs » ? Il n’y a là que la conséquence parfaitement logique de leurs actions : quelle lâcheté de ne pas les assumer ! Faut-il avoir perdu tout contact avec la réalité pour oser affirmer comme A. Chassaigne que l’alliance entre les macronistes et LR est une « alliance contre-nature[1] » ? Quelle « contre-nature » ? Il s’agit de la même classe sociale, avec le même programme économique et géopolitique, et la même vision du monde. On aimerait pouvoir invoquer à la décharge du NFP un état psychiatrique dément, qui au moins aurait le mérite de susciter de la compassion chez le lecteur bienveillant envers les aliénés, qui depuis le juriste romain Ulpien sait pourquoi ils ne sont pas responsables juridiquement de leurs actes.

Mais non : las, il faut bien reconnaître que ce non-contact avec la réalité est le produit de leur classe sociale – la petite-bourgeoisie intellectuelle, et les couches moyennes qui se sont trouvées un moyen de se créer un Disneyland sociologique. Dans ce pays de cocagne, nulle trace d’ouvriers, de pauvres sales et mal-élevés : on y vit bien dans l’entre-soi de la bien-pensance. On peut penser avoir gagné une élection en ayant rassemblé 25 % des suffrages en réunissant plus de 6 organisations politiques, et gouverner légitimement le pays avec 30 % des sièges au parlement. On peut même penser demander aux marchés financiers et à la BCE de financer le SMIC à 1600€ et payer davantage les fonctionnaires dans un pays désindustrialisé, et qui ne produit plus ce qu’il consomme.

Ce n’est plus de la politique à ce niveau-là : c’est le Journal de Mickey mis en scène – mais avec Caroline de Haas en rédactrice en chef, des fois que Dingo veuille faire preuve de « masculinité toxique » à l’égard de Minnie. Leur délire est donc totalement politique, et en rien psychiatrique : la classe sociale qu’ils représentent a perdu tout pouvoir et capacité d’action réelle, et en est donc réduite à s’agiter vainement, en poussant toujours plus loin le délire de séparation avec la réalité.

Et que dire du spectacle puéril qu’ont offert les insoumis, en érigeant comme sommet de la résistance anti-fasciste le fait de refuser de serrer la main aux députés RN ? Ils trahissent bien d’ailleurs là leur conception des choses : ils ne font même plus semblant d’essayer d’aller chercher l’électorat ouvrier du RN pour le faire changer de vote – ils lui crachent à la figure, en se drapant dans de la morale, au sens le plus abstrait et méprisable du mot. Il faudra un jour que les communistes sincères et les hommes de gauche honnêtes l’admettent : cette gauche « NFP » n’est pas simplement stupide, ni mal orientée – elle défend férocement ses intérêts de classe, qui exigent que rien dans le fond ne change. Elle veut l’UE, elle veut l’OTAN, elle veut le système économique actuel, elle veut même Macron dans le fond, même si elle ne l’admet pas : elle veut tout cela, mais avec plus de dépenses publiques, pour que son Disneyland soit un peu plus fun. C’est vrai qu’on s’ennuie un peu au pays de l’OTAN, quand on a moins de moyens (c’est-à-dire pour eux, le travail des autres) pour s’amuser.

Les suites de cette farce sont donc prévisibles à l’avance : Macron macronera, Yaël Braun-Pivet braunpivera, et peut-être même que Attal attallera. Et la gauche, toujours la gauche, fera son manège bouffon, in seculum seculorum si on la laisse faire. Cette gauche aime à répéter que Macron a perdu le 7 juillet : peut-être est-il temps de se rendre compte que probablement non, si tout peut continuer comme avant ?

Il y a aussi la farce morbide.

Mais derrière la farce grotesque, il y a aussi la farce morbide. On se souviendra longtemps que cette même journée, l’infâme Ursula Von Der Leyen a été réélue à la tête de la commission européenne pour 5 ans de plus. Vu le caractère réactionnaire de ce qu’est l’UE, cela n’est pas surprenant, mais après le désastre de son mandat précédent, et les horizons de guerre et de désolation où cette femme veut emmener les peuples européens, l’événement devrait terroriser tout honnête citoyen. La guerre et la misère sont ses seules ambitions pour les masses.

Et de cette farce morbide, une image restera néanmoins : celle de Manon Aubry, tout sourire, embrassant avec un plaisir visiblement non-feint Usurla Von Der Leyen, pour la féliciter de sa réélection. Et là, les masques de la comédie sont éventés, et la vérité, la dure, la froide et cruelle vérité, vient percer à jour le théâtre, et en montrer l’abjection politique et morale – la vraie cette fois – sous son jour le plus cru : on peut embrasser avec plaisir la sanguinaire Von Der Leyen, qui a mené tant d’ukrainiens et de russes à la mort, qui a soutenu tant de massacres immondes à Gaza et en Cisjordanie, mais on ne peut pas, au grand jamais, serrer la main d’un député RN. Mais l’électeur moyen du RN ou le député du RN ont-t-ils jamais contribué, même indirectement, à tuer un seul ukrainien, ni même un seul gazaoui ?

Un jour, cette gauche sera réveillée par les masses laborieuses, et ce jour-là, elle se rendra compte que le sang que Von Der Leyen a sur les mains a déteint sur les siennes, qu’elle croyait immaculées.

Et il sera trop tard pour dire qu’elle ne la lui a jamais serrée. Il n’est pas sûr que d’avoir refusé de serrer celles du RN lui serve d’excuse ce jour-là.