dimanche 21 juillet 2024

 

Paris 2024 : un syndicat de la CGT Spectacle dépose un préavis de grève pour la cérémonie d'ouverture des JO

Les représentants syndicaux dénoncent les conditions de recrutement de "250 à 300 danseurs intermittents du spectacle" sur les 3 000 qui prendront part aux cérémonies d'ouverture des Jeux olympiques et paralympiques.
Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2 min
Un homme tient un drapeau de la CGT Spectacle lors d'une manifestation des intermittents à Paris, le 20 octobre 2020. (REMI BREMOND / HANS LUCAS / AFP)

Un syndicat défendant les artistes interprètes (SFA-CGT) a déposé un préavis de grève pour le 26 juillet, jour de la cérémonie d'ouverture des JO de Paris, pour protester contre "de criantes inégalités de traitement" entre les artistes recrutés pour le spectacle.

"Nous sommes au regret de devoir annoncer la pose d'un préavis de grève pour le spectacle du 26 juillet ainsi que pour les prochaines répétitions des cérémonies d'ouverture des Jeux paralympiques" le 28 août, annonce dans un communiqué le syndicat (représentatif et majoritaire dans la branche), qui dépend de la CGT-Spectacle.

Plusieurs alertes

Le syndicat dit avoir "alerté", à plusieurs reprises, "Paname24, le producteur exécutif des cérémonies, de pratiques contractuelles non conformes à la convention collective" (des entreprises artistiques et culturelles).

Interrogé par l'AFP, un membre du SFA a indiqué estimer qu'environ "250 à 300 danseurs intermittents du spectacle", sur les quelque 3 000 recrues des Jeux olympiques et paralympiques (JOP), ont été recrutés à des conditions "honteuses, sans défraiement, ou sans connaître le montant de la cession des droits voisins".

Le syndicat s'interroge sur des écarts de rémunération de "60 euros pour les intermittents du spectacle – exclus jusqu'alors des négociations collectives – à 1 610 euros pour les salariés ayant pu bénéficier d'une négociation collective fructueuse".

"Pourquoi certains artistes non parisiens sont et seront défrayés et logés, quand la majorité d'entre eux – les plus précaires – ne le sera pas, quand bien même ils et elles auraient les mêmes contrats de travail ?", poursuit-il. Selon lui, après une saisine du comité de la Charte sociale des JO, deux réunions de négociations se sont tenues avec Paris 2024 et Paname24, début juillet, sans avancées.

Le producteur du spectacle "s'est conformé strictement au droit"

Paris 2024, interrogé par l'AFP a répondu prendre "le sujet des conditions de travail des personnes travaillant pour les Jeux très au sérieux". "Après vérification, nous avons pu constater que notre prestataire Paname 24 s'est conformé strictement au droit, en appliquant les conventions collectives applicables à la profession de danseur", a expliqué une porte-parole des organisateurs des JO à l'AFP, faisant valoir "un cachet supérieur au minimum conventionnel arrêté".

"On a découvert ces dispositions qu'une fois que les artistes – essentiellement des danseurs – nous ont montré leur contrat de travail et où on a découvert que des clauses n'étaient pas normales", a dit à l'AFP l'ancien leader de la CGT, Bernard Thibault, président du Comité de la Charte sociale de Paris 2024, qui dit avoir "alerté" sur cette situation le 10 juin.

"Ce sont des professionnels dont on sait qu'ils sont précaires. On leur dit que c'est une 'vraie' opportunité professionnelle, mais c'est pas pour autant qu'il ne faille pas reconnaître le travail effectué. Certains vont perdre de l'argent à travailler pour la cérémonie d'ouverture", selon lui.

Le 26 juillet, à partir de 19H30, quelque 3 000 danseurs, musiciens, comédiens prendront d'assaut les berges de la Seine et ses ponts sur un parcours de 6 km allant du pont d'Austerlitz à la tour Eiffel, pour une cérémonie XXL qui a lieu pour la première fois hors d'un stade.

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