TRENTE JOURS SANS TOI !!
Trente jours de souffrance et de deuil, trente jours d'horrible solitude, au bout de 29 ans de bonheur à deux. Un bonheur à toute épreuve, que tu avais su construire, tresser, consolider, perfectionner, avec douceur, patience, et amour. Comme toi seule pouvais et savais le faire malgré les humeurs de ton petit râleur. Ton "petit salaud", comme tu m'appelais souvent avec tendresse et délice, qui aimait tant jouir de la vie, et tout partager avec toi. TOUT! Trente jours passés à pleurer, à peser le "pour" et le "contre", parfois prêt à abandonner, est-ce que tout çà vaut la peine de continuer sans toi, tellement le chagrin me submerge, à chaque instant du jour et de la nuit, cette boule dans la poitrine qui ne cesse de m'étouffer, tellement tu me manques, mon cher amour, tellement le vide que tu as laissé, qui m'entoure, et m'enserre, me sera à jamais impossible à combler, un peu comme si je pouvais une seule seconde un jour t'oublier, oublier ce bonheur partagé, ce vide immense qui persiste, qui grandit, même, chaque jour qui passe malgré tous les bons conseils prodigués par ceux qui m'aiment et qui t'aiment, et qui s'acharnent à me convaincre que tu n'aurais pas voulu que je souffre, que je dois continuer à consacrer mon énergie à des causes sociales et humaines, trouver un dérivatif, moi qui ai eu la chance de connaître un bonheur comme il en existe peu, en partageant ta vie.
Justement, ta vie! Je ne parviens pas à me faire à l'idée que tu n'es plus, que la vie t'a abandonnée, par cette putain de saloperie de mal infect. Ce crabe abominable qui continue et multiplie ses ravages sans que les hommes qui ont un pouvoir ne se décident à mettre en route les moyens qu'il faudrait pour le vaincre, et non les demi mesurettes pour amuser la galerie, pour nous faire avaler des couleuvres. Si j'apprends qu'il me touche à mon tour, je ne lui laisserai pas longtemps le plaisir de me détruire, je prendrai les devants, je ne servirai pas de cobaye dans ces mouroirs modernes où les médecins ne laissent aucun espoir d'en sortir, tout au moins d'espérer, laisser espérer, merde, c'est gratuit, çà ne leur coûterait rien!, j'entendrai jusqu'à mon dernier jour cette toubib de l'Ormeau, V.F., te dire, il y a bientôt trois ans, nous dire, dès la première visite, bien distinctement, clairement, au cas où nous ne comprendrions pas: " JE NE VAIS PAS VOUS GUÉRIR , JE VAIS JUSTE VOUS SOULAGER, VOUS EMPÊCHER DE SOUFFRIR"!!
Et tu as "vécu", nous avons vécu, avec ce "diagnostic" macabre, funèbre, funeste, cette déguelasse et inhumaine condamnation même pas déguisée, pendant ces trois années, avec une horrible épée de Damoclès au-dessus de ta tête, une épreuve inhumaine, cruelle à l'impossible, que tu as supportée avec un courage et une patience à toute épreuve, dans l'indifférence de beaucoup de nos proches, et tu en as souffert, en silence, - tu n'aimais pas les situations de conflits, même les rares moments où tu n'avais pas le cœur à sourire- en guettant sans jamais te plaindre quand, à quel moment, la minute, la seconde, cette saloperie t'emporterait, et je pense aujourd'hui que lorsque on t'a remis cette pompe entre tes mains, trois ou quatre jours avant que tu nous quittes, pour calmer toi-même ta douleur, tu as dû savoir à cet instant précis que les heures t'étaient comptées, mais tu ne m'as rien dit là non plus, rien qui ne puisse m'inquiéter, avec ton courage toujours exemplaire, et le mercredi soir 28 novembre, lorsque je t'ai dit au revoir, vers 20 H, après avoir plusieurs fois baisé tes lèvres, et dit plusieurs fois "au revoir, à demain matin, ma bichette chérie", tu m'as rappelé faiblement, alors que j'étais arrivé à la porte, je me suis retourné, je t'ai demandé: " qu'est-ce que tu dis, je n'ai pas compris?", je suis revenu vers toi, me suis penché vers toi, tu m'as murmuré: " à demain, bichon", nous nous sommes embrassés à nouveau, tu devais sentir à ce moment-là que des lendemains il y en aurait certainement plus beaucoup, et le lendemain, tu ne t'es même pas réveillée lorsque je suis entré dans la chambre.....
PLUS JAMAIS tu ne t'es réveillée! Tu t'es éteinte la nuit suivante, vers 3H30, et j'ai gardé ta main dans la mienne jusque vers 6H, sans doute en espérant que tu te réveillerais. Quand j'ai retiré ma main, la tienne était encore chaude de moi, alors que ton bras commençait à être froid.
Je sais aussi, je l'ai compris depuis, et on me l'a soufflé, que ce courage était destiné à ne pas m'inquiéter, ne pas m'affoler, tu craignais pour moi, pour "l'après", tu gardais tout! TROP! Pour me protéger. De tout ton amour....Quelle merveilleuse créature tu fus et tu resteras jusqu'à mon dernier jour!
PLUS JAMAIS tu ne t'es réveillée! Tu t'es éteinte la nuit suivante, vers 3H30, et j'ai gardé ta main dans la mienne jusque vers 6H, sans doute en espérant que tu te réveillerais. Quand j'ai retiré ma main, la tienne était encore chaude de moi, alors que ton bras commençait à être froid.
Je sais aussi, je l'ai compris depuis, et on me l'a soufflé, que ce courage était destiné à ne pas m'inquiéter, ne pas m'affoler, tu craignais pour moi, pour "l'après", tu gardais tout! TROP! Pour me protéger. De tout ton amour....Quelle merveilleuse créature tu fus et tu resteras jusqu'à mon dernier jour!
Trente jours que tu es partie. Trente jours que j'ai mal, mal, tellement mal, de ton absence. Je t'aime tant, mon cher amour. Tu m'as tant et tant donné....